L’artisanat du bâtiment toujours en baisse, mais cette dégradation ralentit
La situation des petites entreprises reste fragile
L’activité des artisans du bâtiment souffre également du faible volume de travaux réalisés pour le compte des collectivités locales (25 % des entreprises travaillent pour le compte de ces collectivités aujourd’hui, contre 32 % il y a deux ans), et aussi du recul de l’activité de sous-traitance (4 % des entreprises début 2010, contre 10 % début 2008 réalisent des travaux en sous-traitance). Les structures de plus de 10 salariés restent les plus affectées par la crise (-7 % contre -5,5 % pour les plus petites).
Dans le détail, trois groupes se dessinent. Le premier regroupe les métiers connaissant une plus faible baisse de leur activité : - 2,5 % pour les métiers de l’aménagement-décoration-plâtrerie. Le second concerne les métiers connaissant une baisse importante de leur activité : 6 % pour la menuiserie, la serrurerie et l’électricité et – 4 % pour la couverture plomberie chauffage. Enfin, le dernier regroupe les maçons, artisans les plus impactés par le recul de l’activité, avec - 9,5 % en volume. Enfin, la détérioration de la trésorerie des entreprises artisanales s’infléchit quels que soient les corps de métiers des entreprises interrogées. 27 % d’entre-elles font toujours état d’une détérioration de leur trésorerie, tandis que seules 6 % d’entre-elles affirment que leur situation s’améliore.
La construction toujours dans le rouge
La construction neuve comme l’entretien rénovation restent en recul. Néanmoins, si l’on observe une stabilisation de la baisse du volume d’activité des entreprises artisanales à un niveau encore important pour la construction (- 11 %), on note parallèlement une réduction de cette baisse pour la rénovation (- 2 %). « Nous sommes convaincus que l’artisanat du bâtiment relèvera les défis liés à ses marchés, ce qui permettra aux entreprises d’amorcer, le moment venu, un redémarrage de l’activité dès 2011. En effet, d’une part, le bâtiment résiste grâce au marché de la rénovation, assuré à 68 % par les artisans du bâtiment et d’autre part, nous continuons à nous former et former nos salariés » précise Patrick Liébus.
En effet, plusieurs facteurs de croissance sont attendus par les artisans du bâtiment pour les années à venir : augmentation continue de la demande de logements, demande croissante de travaux d’amélioration énergétique sous l’impulsion du Grenelle de l’environnement, Plan de relance, retour à la confiance qui permettra aux ménages de « débloquer » leur épargne de précaution. « Ces dynamiques, soutenues par le dispositif « zéro charge » pour les très petites entreprises qui recrutent, servent actuellement « d’amortisseur de crise » et devraient faire le lien avec la croissance dans les années à venir », conclut Patrick Liébus.
Bruno Poulard