L’artisanat du bâtiment face à un nouveau recul de l’activité
Alors qu’une baisse d’activité de - 2% était attendue pour le 3e trimestre 2015, les chiffres annoncés par la Capeb ne sont pas aussi réjouissants et laissent entrevoir une fin d’année difficile pour le secteur.
« Nous continuons notre action auprès des principaux acteurs de la relance de l’activité du Bâtiment, ministres et décideurs politiques. C’est en se plaçant dans une dynamique pérenne et en soutenant nos TPE face à leurs difficultés que nous pourrons remplir leurs carnets de commande, soutenir leur trésorerie et relancer les mises en chantier » déclare Patrick Liébus.
Une baisse continue depuis trois ans et demi
Il s’agit du 14e mois consécutif de ralentissement, une dégradation du volume d’activité qui s’explique en partie par un essoufflement de la construction de logements neufs (- 5%) et par une diminution de l’activité entretien-rénovation (- 1%).Mais bien que le secteur de la construction neuve souffre du recul des mises en chantier (- 4,1%) et des logements autorisés (- 6%), certains indicateurs laissent espérer une amélioration de la conjoncture pour l’année prochaine. Les ventes de logements neufs ont augmenté au deuxième trimestre 2015 (+ 21,8%) au même titre que les dépôts de permis de construire entre juin et août 2015 (+ 8,7 %).
En ce qui concerne l’activité entretien-amélioration, celle-ci pourrait bénéficier dans les mois à venir de la hausse des ventes de logements anciens, souvent annonciateurs de travaux rénovation.
Les travaux de performance énergétique paraissent bénéficier du Crédit d’impôt à la transition énergétique (CITE). L’activité est en hausse de + 1% par rapport au 3e trimestre 2014.
Des régions et des corps de métier concernés par le recul d’activité
La baisse d’activité concerne l’ensemble des régions et est comprise entre - 2% et - 3,5%. Les régions les moins impactées sont la Bretagne, l’Ile-de-France, l’Alsace-Lorraine - Champagne-Ardenne, la Bourgogne - France-Compté et les Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon qui enregistrent un recul inférieur à la moyenne nationale (- 2%). Les régions les plus touchées sont le Nord-Pas-de-Calais - Picardie, la Normandie, la Provence - Côte d’Azur - Corse et le Centre qui affichent une baisse d’au moins 3% de leurs activités.La dégradation du volume d’activité a touché plus fortement les différents métiers par rapport au 3e trimestre 2014 se situant entre - 1,5 % et - 3,5 %. Les métiers de couverture - plomberie - chauffage affichent un recul modéré de - 1,5% tout comme les travaux d’électricité. Les travaux de menuiserie - serrurerie et d’aménagement - décoration - plâtrerie enregistrent eux une baisse de - 2,5%, l’activité la plus impactée étant la maçonnerie avec une baisse de - 3,5%.
Les entreprises de moins de 10 salariés souffrent d’une baisse d’activité de - 2,5% contre - 2% pour les entreprises de 10 à 20 salariés. Bien sûr cette diminution de l’activité a un impact direct sur l’emploi. La Capeb estime qu’au 2e trimestre 2015, l’emploi salarié a diminué de - 3,7% et que 51 200 emplois ont été détruits. L’emploi intérimaire a lui baissé de - 4% par rapport au même trimestre de l’année précédente. Les intentions d’embauche perdent aussi en quantité : 10% de chefs d’entreprise envisagent de licencier ou de ne pas renouveler les contrats au second semestre 2015 (contre 7% en 2014) et seul 4% des entreprises pensent embaucher (contre 7% un an auparavant).
Carnets de commande en progrès, besoins de trésorerie en hausse
Les carnets de commande sont en légère augmentation (+ 1 jour de travail par rapport au 2e trimestre) atteignant les 73 jours de travail au 3e trimestre 2015 (contre 71 jours un an auparavant), un résultat qui n’est peut-être pas si positif ; Patrick Liébus estime que le résultat est la conséquence de la réduction du nombre de salariés dans les entreprises.Les besoins de trésorerie s’élève à 18 000 euros en octobre 2015, 45% des entreprises étant dans le rouge.
Les propositions de la Capeb pour relancer le secteur
Pour redonner confiance aux ménages et aux entreprises et ainsi relancer l’activité et les investissements, la Capeb estime important de maintenir le CITE et se félicite de l’élargissement du Prêt à Taux Zéro (PTZ) dans l’ancien et la reconduction de l’éco-PTZ pour la rénovation, de même que la reconduction du dispositif Pinel dans le neuf.« Nous nous sommes énormément mobilisés pour que les pouvoirs publics maintiennent leur soutien aux travaux d’amélioration de performance énergétique des logements. Nous avons noté avec satisfaction que les dispositifs du CITE, de l’Eco- PTZ et du PTZ + étaient maintenus dans le projet de loi de finances 2016, c’est de nature à donner confiance aux ménages » a conclu Patrick Liébus.
R.C