L’acquisition de l’australien CSR par Saint-Gobain sur le point de se concrétiser
Saint-Gobain n’aura pas perdu de temps. Moins d’une semaine après avoir manifesté sa volonté de rachat de CSR Limited, le géant des matériaux de construction a annoncé avoir conclu « un accord définitif » avec le groupe australien de matériaux de construction pour le racheter. Pour ce faire, le groupe français a proposé aux actionnaires 2,7 milliards d’euros en numéraire, sans endettement.
L’offre amicale, « approuvée avec recommandation unanime du conseil d’administration de CSR », porte sur « l’acquisition de l’intégralité des actions en circulation de CSR » à un prix de « 9 dollars australiens par action », a précisé Saint-Gobain.
Ce rachat marque une étape importante dans la volonté d'expansion du groupe dans les pays anglophones. Par ailleurs, il s’agit également pour le géant des matériaux de construction de la « plus grosse opération de rachat depuis 2005 (...) et d’une acquisition stratégique très forte pour Saint-Gobain qui s’ouvre ainsi un nouveau continent, pour la première fois depuis les années 50 » lorsque le groupe français a mis les pieds aux États-Unis, a déclaré le directeur général Benoit Bazin lors d’une présentation à la presse.
En s’accaparant l’intégralité du capital du groupe australien, Saint-Gobain va chapeauter les 30 sites de production de CSR, ses 120 centres logistiques ainsi que ses 2 500 salariés. Le marché de CSR porte à 52 % sur le résidentiel neuf (maisons individuelles), 19 % sur le résidentiel collectif, et 8 % sur la rénovation. « C’est un groupe avec une croissance régulière, attractive et rentable » a indiqué M. Bazin.
De nombreux changements à venir pour le groupe australien
En plus de placer ses pions sur le sol australien, où le groupe français possède seulement trois usines actuellement, Saint-Gobain a plusieurs projets à court et moyen terme pour CSR. Le géant des matériaux de construction compte notamment revendre des terrains détenus par le groupe australien dans une filiale immobilière qui a vocation « à être monétisée dans les trois prochaines années ».
Le groupe français prévoit également de se séparer, à terme, d’une participation de 25 % détenue par CSR dans des activités de fabrication d’aluminium aux côtés de Rio Tinto.
Au cours d’une présentation à la presse, M. Bazin a insisté sur les synergies et l’harmonie entre les deux groupes, qui mènent des partenariats de longue date. Preuve de cette proximité entre les deux entreprises, CSR détient la licence des activités Saint-Gobain en Australie pour la laine de verre depuis 1989.
CSR va de son côté pouvoir s’intéresser de plus près aux recherches en matière de durabilité des matériaux (décarbonation de la fabrication du verre ou des plaques de plâtre, baisse de la consommation d’énergie…) menées par le géant français, a expliqué M. Bazin.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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