Immobilier aux USA : 30 ans de prison pour un dirigeant fraudeur
Lee Farkas, 58 ans, est l’ex-propriétaire de Taylor, Bean & Whitaker (TBW), qui a été l'un des plus grands établissements de prêts immobiliers aux Etats-Unis. Il vient d’être reconnu coupable de fraude à l’origine de la faillite de la banque Colonial. Condamné à 30 ans de prison devra verser 38,5 millions de dollars, selon un communiqué du département de la Justice. Six autres personnes ont été condamnées dans cette affaire : anciens comptable, directeur et président de TBW.
Lee Farkas a détourné avec ses complices 1,4 milliard de l'unité de prêts immobiliers de Colonial Bank et environ 1,5 milliard d'une filiale de TBW, Ocal Funding, provoquant leur chute. « Entre 2007 et 2009, alors que le pays faisait face à l'une des plus graves crises financières de son histoire - en grande partie provoquée par des transactions frauduleuses liées à des prêts hypothécaires - Farkas a poursuivi ses méfaits en vendant à des banques de faux avoirs hypothécaires et en revendant des prêts hypothécaires deux voire trois fois », a tranché le procureur général Neil MacBride.
Fraude à l’Etat fédéral
La fraude a débuté en 2002 avec des transferts d’argent entre divers comptes bancaires de TBW à Colonial pour masquer des découverts. TBW a ensuite vendu à Colonial plus de 1,5 milliard de faux prêts immobiliers pour couvrir les transferts illégaux. Les escrocs avaient aussi tenté d’estorquer 570 millions de dollars à l’Etat fédéral dans le cadre du plan de recapitalisation des banques en difficulté d’octobre 2008. Le Trésor avait alors demandé à Colonial de lever 300 millions de dollars sur le marché privé, et la banque lui avait annoncé qu'elle les obtiendrait de TBW. Le montage n'avait jamais pu se faire, entraînant la faillite des deux sociétés.
Les dépenses de construction aux Etats-Unis sont tombées en mai à leur plus bas niveau depuis septembre 1999, selon des chiffres publiés vendredi par le département du Commerce. Les sommes consacrées à bâtir et à rénover ont reculé pour le sixième mois consécutif, de 0,6% par rapport à avril. Le BTP est victime des difficultés budgétaires des Etats et collectivités locales et de la fin du plan de relance de Barack Obama en mars 2009. Le secteur paie encore les excès des années de la bulle spéculative dans l'immobilier et présente des perspectives peu engageantes, avec la réticence des banques à financer de nouveaux projets. |
Laurent Perrin (source AFP)