Euromac 2 présentera un nouveau système de soubassement au Mondial du Bâtiment
Pourquoi êtes-vous aujourd'hui à la tête d'Euromac 2, qu'est-ce qui vous convaincu dans l'histoire de Paul Schreer et Mario Butacci, les fondateurs ?
J'ai fait une carrière dans les services industriels et voyagé dans le monde entier, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Amérique latine. Mais je suis originaire de Metz en Moselle et j'avais envie de me lancer dans un projet personnel, avec d'autres amis associés. Ce qui nous a plu dans la reprise de cette PME, c'est l'idée d'avoir un gros volet industriel et commercial à dimension humaine. Euromac 2 c'est un producteur, fabricant et distributeur en propre sur le créneau de la maison BBC, RT210 etc., qui réalise à l'export 25 % sur les marchés suisse, allemand, belge) et en France 75 %.
Qu'est-ce qui fait la singularité d'Euromac 2 ?
Euromac 2 a mis au point un système constructif, basé sur des blocs coffrants isolants qui font office de murs. Ces panneaux en polystyrène reliés par entretoises se posent comme de gros Lego. Entre les deux, on coule du béton pour une parfaite isolation intérieure et extérieure. Nos murs viennent ainsi en remplacement des banches en acier avec des résistances équivalentes. Le système est complété par des dalles coffrantes à haute performance thermique, et des panneaux en toiture (système sarking) d'où un système constructif complet. La maison est parfaitement isolée, étanche à l'air, avec un maximum d'inertie thermique et une bonne isolation acoustique (RW+C = 50db). On fait ainsi 4 opérations en 1. Selon les régions de France – car le prix du béton n'est pas le même partout – le coût est de 100 euros /m2, soit 50 % moins cher qu'un béton banché.
Quel est votre rythme de production et votre coeur de cible ?
Nous sommes producteur pour les maisons individuelles, les petits collectifs, les résidences et les petits EPR. Nous réalisons en moyenne un millier d'unité de logements par an dans une conjoncture difficile, surtout en France. Nos deux cibles principales sont les primo-accédants (35 % entre 30-35 ans), des gens motivés par la construction BBC + et qui s'engagent par conviction et les 55 ans et + qui prennent leur retraite, qui sont sensibles à l'écologie et veulent des maisons à haute performance peu consommatrices d'énergie. Le reste c'est du diffus.
Serez-vous présent sur le Mondial du Bâtiment (ex-Batimat) et quelles innovations allez-vous présenter ?
En période de récession, c'est le moment de sortir nos couleurs et d'exiber nos performances. Nous sommes donc présent sur de nombreux salons européens et le Mondial du Bâtiment en fait partie. Nous aurons un stand de 130 m2 avec 8 commerciaux présents sur site. Nous présenterons notre nouvelle gamme de soubassement à haute performance thermique baptisée Thermideck pour les vide sanitaire, sous-sol, cave, garage, en offre packagée. Ce système qui sert de barrière thermique peut accueillir tout type de maisons (brique, bois, béton etc.). Nous arrivons à faire du soubassement en m2 plancher à 60-65 euros du m2. Nous envisageons un mode de distribution couplé en web-to-rep (web-représentant). Concrètement, un particulier fait le choix du produit par internet, peut se faire conseiller via un plateau téléphonique ou un chat online. Ensuite, un commercial le rencontre pour finaliser le conseil et la vente.
Comment voyez-vous l'avenir ?
Nous constatons une double chute dans la construction, à la fois en termes de mises en chantier et de permis de construire. Nous ne nous attendons pas à un redressement spectaculaire car notre économie manque de leviers. Dans ce contexte, toutes les mesures du gouvernement sont les bienvenues, que ce soit la loi Pinel qui a adouci les effet néfastes de la loi Duflot sur les abattements fiscaux, ou encore la taxation du foncier non bâti, pour libérer des terrains. Par contre, c'est très insuffisant en ce qui concerne les primo-accédants. L'absence de mesures concrètes sur le prêt à taux zéro, et l'investissement des banques en faveur des primo-accédants est très néfaste. Il faudrait mettre en place un différé de remboursement sur le prêt à taux zéro pour augmenter les fonds propres de ce coeur de cible, si nous voulons une relance significative. D'autre part, le prix des terrains reste encore trop cher. C'est là un choix politique de ne pas laisser plus de zones à batir, de ne pas laisser les zones urbaines s'étendre. Mais cette densification entraîne une inflation sur le foncier qui prive les accédants à la propriété d'une partie de leur budget.
Sans mesures ciblées, nous ne voyons pas de reprise substantielle. Nous pressentons cependant un arrêt de la chute au 3e-4e semestre, et peut-être une stabilisation à un point bas en 2016. En attendant, notre croissance devra être endogène, générée par la combativité et l'innovation.
Propos recueillis par Claire Thibault