Entreprises du BTP : quelles sont les bonnes élèves en matière de performance énergétique ?
En 2011, les entreprises de la construction sont à la veille de l’entrée en vigueur de la réglementation thermique 2012. Face aux objectifs de réduction de la consommation énergétique des bâtiments fixés par le Grenelle de l’environnement, certaines ont déjà commencé à anticiper la nouvelle réglementation en mettant
en oeuvre des prestations d’économie d’énergie ou d’eau dites « performantes », qui vont au-delà de ce qui est imposé par la RT 2005.
En 2012, le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie a réalisé une enquête, intitulée « Qualité énergétique mise en oeuvre par les entreprises dans les bâtiments », afin de caractériser ces entreprises et de mesurer l’anticipation de la nouvelle réglementation.
D'après cette enquête, 270 000 entreprises disposent en 2011 des compétences techniques pour installer des produits ou réaliser des prestations permettant des économies d’énergie ou d’eau. Ces prestations sont réparties entre les entreprises qui ont anticipé la RT 2012, les « performantes », et celles qui respectent la RT 2005.
En 2011, elles ont généré un chiffre d'affaires sur ouvrages de bâtiment (CAB) de 111 milliards d'euros HT. En particulier, les entreprises ayant des compétences pour des prestations performantes ont déclaré un CAB de 33 milliards d'euros, dont la moitié provient du segment de la rénovation.
En effet, le segment de la rénovation des logements génère le plus de prestations performantes en termes de chiffre d'affaires. 45 % des prestations d'économies d'énergie performantes, soit 15 milliards d'euros, portent sur des ouvrages de rénovation.
Les petites entreprises participent plus
Les entreprises de petite taille sont plus nombreuses et participent davantage en termes de CAB que les entreprises de plus de 50 salariés. Cependant, la part des entreprises qui ont des compétences améliorant l'efficience de la production d'énergie augmente avec leur taille, même si cela dépend beaucoup du type de prestations performantes.
Parmi les entreprises qui ont des compétences « performantes », celles de 10 à 49 salariés représentent le chiffre d'affaires le plus important (33 % de l'ensemble). Les entreprises de 0 à 2 salariés ainsi que celles comptant 3 à 9 salariés en représentent chacune 23 % et les plus grosses (de 50 salariés et plus) pèsent seulement pour 21 %.
L'isolation et la pose de fenêtres en tête des compétences
Au sein des prestations classiques (RT 2005), les compétences en isolation et plus particulièrement en isolation intérieure sont les plus souvent citées par les entreprises (53 %) Viennent ensuite les poses de fenêtres (40 %), de systèmes de ventilation (35 %), de système de régulation de chauffage (33 %) et l’isolation extérieure (33 %).
En termes de RT 2012, les entreprises disposent déjà des compétences en isolation, notamment en isolation intérieure (37 %).Viennent ensuite l’installation de fenêtres performantes (32 %), l’isolation extérieure (24 %), l’installation de systèmes de ventilation mécanique à double flux (19 %) et la pose de chaudière à condensation (19 %).
Le coût, un frein au développement des équipements innovants
68 % des entreprises déclarent cependant que les coûts encore trop importants des équipements innovants pour les acheteurs finaux est le principal frein à la mise en œuvre de prestations performantes. Viennent ensuite les réglementations techniques trop complexes et qui évoluent trop vite (55 %), le manque d’information sur les aides financières associées aux prestations (53 %), l’absence d’une demande exprimée par la clientèle (48 %) et le marché déjà contrôlé par des concurrents (45 %).
35 % des entreprises interrogées n'ont pas de compétences pour ces prestations
L’enquête révèle enfin que 35 % des entreprises appartenant au champ de l’enquête, soit 147 000 entreprises, déclarent n’avoir aucune compétence technique en installation de produits ou en réalisation de prestations permettant des économies d’énergie ou d’eau en 2011 et ne prévoient pas d’en acquérir en 2013.
Ces entreprises sont pour 86 % d’entre elles de très petites entreprises employant entre 0 et 2 salariés. Leur chiffre d’affaires HT représente 22 % du chiffre d’affaires HT des entreprises relevant du champ de l’enquête, soit 40 milliards d’euros.
En réalité, la plupart d’entre elles, en raison de leur activité (peinture ou plâtrerie, par exemple), ne sont pas concernées par les travaux ou les prestations permettant des économies d’énergie ou d’eau. Elles ont donc été exclues du champ de l'étude a posteriori.
C.T
© Ingo Bartussek - Fotolia.com