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En Auvergne-Rhône-Alpes, l'activité du bâtiment est stable, mais la vigilance reste de vigueur

Publié le 12 mai 2023

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Les Capeb d’Auvergne-Rhône-Alpes viennent de publier les résultats de l’activité de leurs adhérents pour le 1er trimestre 2023. Bilan : le marché des entreprises artisanales du bâtiment se stabilise en ce début d’année. Les perspectives sont même plutôt bonnes, à condition de prendre en compte les différents indicateurs d’alerte et de permettre aux artisans d’exercer leur métier plus sereinement.
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L’étude de conjoncture trimestrielle régionale, spécifique aux entreprises artisanales du bâtiment de la région Auvergne-Rhône-Alpes, vient de livrer tous ses secrets quant à l’état de santé du marché et des tendances économiques auxquelles sont confrontées les entreprises artisanales du secteur.

De la stabilité pour le niveau d’activité…

 

Malgré le contexte socio-économique actuel, le niveau d’activité se stabilise, voire s’améliore pour 64 % des entreprises. 28 % des chefs d’entreprise ressentent le marché bon à très bon, ce qui reste tout de même inférieur de 3 points par rapport au 4e trimestre 2022.

À l’inverse, 36 % des entreprises ressentent un marché difficile à très difficile, un nombre en augmentation de 3 points par rapport au trimestre précédent.

Dans le détail, ce sont les carreleurs les plus satisfaits de l’état actuel du marché, avec 67 % d’entre eux qui jugent le marché bon à très bon. Les entreprises tous corps d’état ne sont pas du même avis, avec 79 % d’entre elles qui considèrent le marché difficile, voire très difficile.

En termes de disparité des territoires, c’est en Haute-Savoie (48 %), en Savoie (46 %), dans l’Allier (42 %), et dans l’Ain (32 %) que les entreprises ressentent leur niveau d’activité bon à très bon. Les entreprises de la Drôme (49 %), de l’Isère (47 %) et du Rhône (40 %) jugent quant à elles leur niveau d’activité difficile à très difficile.

Comme pour le chiffre d’affaires des entreprises

 

Le chiffre d’affaires de 72 % des entreprises reste stable par rapport au trimestre précédent, malgré de nombreuses difficultés comme le manque de main-d’œuvre, les pénuries de matériaux ou encore la hausse des coûts des matières premières. 20 % des entreprises observent une baisse de leur chiffre d’affaires, soit 5 points de plus qu’au précédent trimestre. Seulement 8 % des entreprises ont constaté une hausse de leur CA par rapport à fin 2022.

Ce sont les couvreurs-zingueurs qui ressortent gagnants de ce 1er trimestre 2023, avec 25 % d’entre eux qui ont vu leur CA augmenter. À l’inverse, 50 % des entreprises de travaux publics et 43 % des entreprises tous corps d’état ont vu leur CA diminuer.

Dans les départements de l’Ain (19 %), de l’Allier (16 %) et de l’Isère (15 %), les entreprises ont connu une hausse de leur chiffre d’affaires. À contrario, pour 29 % des entreprises de la Drôme et 25 % de celles du Rhône, le CA est en baisse.

Des carnets de commandes plutôt bien fournis

 

En ce qui concerne le carnet de commandes des entreprises, la tendance est plutôt à l’optimisme. 44 % des entreprises interrogées bénéficient d’une visibilité supérieure à trois mois sur leur carnet de commandes, en amélioration de 5 points par rapport au trimestre 2022.

Au 4e trimestre 2022, 26 % des entreprises avaient une visibilité inférieure à un mois. Elles n’étaient plus que 24 % à avoir un tel carnet de commandes au 1er trimestre 2023.

Dans le département du Cantal, 80 % des entreprises ont une visibilité supérieure à trois mois. Un contraste évident avec les entreprises du département du Rhône, où 35 % d’entre elles ont une visibilité inférieure à un mois.

En résumé, les entreprises du secteur s’en sortent plutôt bien, malgré des carnets de commandes toujours contrariés par les hausses de prix et la pénurie de certains matériaux.

Une trésorerie en bonne santé pour les entreprises

 

La trésorerie, toujours impactée par les fortes augmentations des prix des matériaux et des énergies pour les entreprises artisanales du bâtiment, est jugée correcte voire très bonne au 1er trimestre 2023 pour 65 % d’entre elles.

Ce sont les coffres des serruriers-métalliers qui se portent le mieux au 1er trimestre 2023, avec 36 % d’entre eux qui jugent leur trésorerie bonne à très bonne. 44 % des agenceurs-cuisinistes considèrent à l’inverse que leur trésorerie est faible, voire insuffisante.

Dans le département de l’Allier, 46 % des entreprises estiment que leur trésorerie est bonne à très bonne. Les sociétés du Cantal sont elles dans une situation bien plus préoccupantes, puisque aucune d’entre elles ne qualifient leur trésorerie de la sorte.

Des marges mises à mal sur un an

 

En termes de marge, 33 % des entreprises voient leurs marges se détériorer ce trimestre, encore, puisque le chiffre est en baisse d‘1 point sur un trimestre, mais de 16 points sur un an. Cependant, pour 65 % des entreprises, ces marges sont restées identiques par rapport au dernier trimestre.

Les métiers les plus impactés par la baisse de leurs marges sont les entreprises tous corps d’état (46 %), les entreprises de travaux publics (45 %) et les plombiers-chauffagistes (40 %).

Des disparités que l’on retrouve également dans la région. En Isère par exemple, 44 % des entreprises constatent une baisse de leurs marges, tandis que dans le département de l’Allier, 6 % voient leurs marges augmenter.

Une concurrence principalement locale

 

Comme toutes entreprises, le secteur du bâtiment n’est pas exempt de concurrence. À la question « Ressentez-vous une concurrence sur votre secteur ? », seules 17 % des entreprises répondent « beaucoup », ce qui représente une part égale au trimestre précédent. 39 % des entreprises répondent « moyennement », et le même pourcentage de sociétés affirment ressentir « un peu » de concurrence. Seules 5 % d’entre elles répondent « pas du tout ».

Pour 63 % des entreprises, la concurrence reste principalement perçue comme locale. La concurrence internationale ne représente que 1 % pour les entreprises et la concurrence nationale est en légère hausse (13 %; +4 points). La perception de la concurrence régionale diminue de 2 points et reste présente à hauteur de 39 % pour les entreprises artisanales du bâtiment.

L’accès au marché est semé d’embûches

 

De nombreuses difficultés d’accès au marché se confrontent aux entreprises artisanales. Ces problématiques, rencontrées depuis le début de l’année 2021 et amplifiées par le conflit ukrainien, se confirment ce trimestre.

L’une des principales problématiques est celle du prix. Avec l’inflation actuelle, les artisans constatent une hausse constante des prix des matières premières et des énergies : les marges sont fortement impactées car les artisans ont encore du mal à répercuter ces hausses sur les devis. De plus, l’inflation pousse les particuliers à faire davantage attention à leurs dépenses. De fait, ils multiplient les devis pour trouver les prix les plus bas.

L’autre problématique majeure est celle de la main-d’œuvre. Les artisans ne parviennent pas à en recruter une de qualité, ce qui entrave leur volonté d’évolution et la réalisation de leurs chantiers.

Et concernant les prévisions d’embauche…

 

Enfin, en ce qui concerne les prévisions d’embauche, 40 % des entreprises interrogées souhaitent recruter (+3 points par rapport au 4e trimestre 2022) ou sont en réflexion (-3 points).

Le CDI reste la référence lors des embauches dans le bâtiment. 77 % des artisans qui recrutent proposent un contrat en CDI. L’apprentissage est également envisagé par 13 % des entreprises.

Par ailleurs, 2 % des entreprises interrogées envisagent de licencier un ou plusieurs collaborateurs dans le contexte actuel.

Ce trimestre, le taux de situation de travail dissimulé est en augmentation. 17 % des entreprises estiment avoir été confrontées dans leur environnement professionnel à des situations de travail dissimulé (+2 points par rapport au trimestre précédent).

À noter qu’il est très difficile pour une entreprise de se rendre compte d’une situation de travail dissimulé. Cette valeur est donc certainement sous-estimée.

 

Jérémy Leduc

Photo de une : © AdobeStock 

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