Economiser grâce à l’individualisation des frais de chauffage
Le chauffage représente 62% des consommations d’énergie dans l’habitat. Dans un immeuble chauffé collectivement, les demandes et les consommations de chauffage diffèrent d’un logement à l’autre, il est donc difficile de lier sa consommation au quotidien avec sa facture en euros. L’individualisation des frais de chauffage apparaît donc comme une solution pour que les ménages prennent conscience de leurs dépenses énergétiques en payant en fonction de leurs consommations d'énergie.
Pour sensibiliser le grand public sur les avantages de cette disposition, le Syndicat de Mesure a lancé une campagne d’information basée sur une de ses études faisant état des résultats positifs obtenus par l’individualisation des frais de chauffage.
Pour réaliser son étude, le Syndicat s’est appuyé sur les évolutions du prix de l’énergie entre 2007 et 2012 (fioul, gaz naturel, chauffage urbain) et a pris en compte le combustible utilisé par les bâtiments, leur année de construction, la date de rénovation des chaudières et le nom des sociétés chauffagistes.
Le syndicat apporte ainsi une contribution française récente et significative aux 19 études européennes disponibles sur le sujet. Entre 2007 et 2014, il a collecté les données de consommation de 2980 bâtiments avant le « Point Zéro », c’est-à-dire avant la pose des répartiteurs de frais de chauffage, puis les a comparées aux données de ces mêmes bâtiments après le « Point Zéro ».
Résultat : l’étude a révélé des économies d’énergie de l’ordre de 19,82%, un chiffre qui pourrait largement être amélioré si les ménages baissaient la température du chauffage dans les chambres à 18°.
Le Syndicat de la Mesure estime qu’en France, 5,1 millions de logements sont équipés d’un chauffage collectif et que 4,5 millions doivent être équipés de répartiteurs individuels de frais de chauffage.
Le type d’appareil choisi va dépendre de l’ancienneté du bâtiment et des installations de chauffage. Pour les immeubles anciens, les copropriétés devront opter pour un répartiteur d’énergie à savoir un petit boîtier qui sera installé sur chaque radiateur (des sondes mesureront la température des radiateurs et la température ambiante). Dans les nouveaux immeubles, un compteur d’énergie thermique sera installé.
Dans les deux cas, ce sont des « instruments qui incitent à adopter un comportement vertueux en matière de consommation ». Chaque immeuble devra faire appel au même prestataire pour équiper l’ensemble de ses logements parmi les treize entreprises françaises répertoriées sur le marché.
Les répartiteurs d’énergie seront à la location : chaque ménage devra débourser environ 4 euros par mois (créant ainsi un marché de 120 millions d’euros par an).
Le Syndicat de Mesure se veut rassurant : le coût de location sera largement compensé par les économies d’énergie évaluées à 20% (soit 450 millions d’euros de pouvoir d’achat supplémentaire pour les ménages). Si l’on prend en compte le prix des modules de mesure et les économies sur les factures de chauffage, le gain réel devrait atteindre les 10%.
L’étude est disponible ici.
R.C