Des professionnels de la fenêtre optimistes
Avec 8,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires, la fenêtre reste le secteur le plus dynamique de la filière, et ce malgré une baisse notable des ventes. En effet, depuis 2006, le marché de la fenêtre a accusé une forte baisse (- 17%). Ainsi, si en 2006, on comptait plus de 12,2 millions de fenêtres installées sur le territoire national, ce chiffre n’a dépassé que timidement les 10 millions en 2015.
Les ventes entre 2012 et 2015 ont elles baissé de 22% pour les fenêtres bois et mixtes, 17% pour les fenêtres acier et 9% pour les fenêtres PVC alors qu’elles ont progressé de 2% pour les fenêtres aluminium. Résultat, tous matériaux confondus, la baisse des quantités de fenêtres vendues est de 8,3%. A cela s’ajoute un nombre croissant de fenêtres importées qui progresse depuis 10 ans et représente aujourd’hui environ 10% du marché.
La rénovation, un marché clé
Malgré tout la profession reste optimiste : « Grâce à l’évolution des aides et incitations fiscales mises en place pour booster le marché de la rénovation, la décroissance du marché s’est interrompue mi-2015 et une tendance plus positive devrait se confirmer sur 2016/2017 », indique une étude Axiome Media menée pour le Pôle Fenêtre FFB et CODIFAB (Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois).Avec un volume de 200 millions de fenêtres dans des logements construits avant 1980, le marché de la rénovation représente « un débouché particulièrement intéressant pour le secteur », souligne l’analyse. La rénovation concerne ainsi « 4 fenêtres sur 5, en progression de 5% par rapport à 2012 », poursuit-elle ajoutant que cette inflexion positive s'explique « par plusieurs indicateurs, tels que les faibles taux d’intérêt, le dynamisme des ventes de logements anciens et les aides et incitations fiscales ».
L’excellence des professionnels
Malgré la crise, les fabricants de menuiseries extérieures ont maintenu leur niveau d’exigence pour produire des fenêtres de qualité et répondre aux exigences de la Loi de Transition Energétique, « nivelant ainsi le marché vers le haut », tant au niveau de la qualité des productions que des services à la pose. Ainsi, 98% des fenêtres ont aujourd’hui un coefficient Uw < 2, indique l’étude.45,7% des ventes en 2015 ont concerné des produits avec performance thermique (Uw) supérieure à 1,4. Les produits les moins performants (ayant un Uw > 2) ont disparu du marché (moins de 1% des ventes) et les produits les plus performants (ayant un Uw < 0,8) représentent cette année 0,8% du marché.
« Depuis dix ans, les fabricants ont fait de gros progrès en termes d’isolation thermique et acoustique. Une obligation puisque le bruit en ville est le premier trouble quotidien déploré par les Français et que les économies d’énergie apparaissent juste derrière sachant, qu’en moyenne, 25 % des déperditions thermiques sont réalisées par les fenêtres et les portes », précise la profession.
Par ailleurs, plusieurs démarches qualité produit ont été développées : certification NF Fenêtres, Label Menuiseries 21 et Label fenêtrealu. « Ces démarches permettent de répondre au référentiel de la qualification QUALIBAT 3511 et RGE en validant la conception et la durabilité des systèmes de profilés, la qualité de la fabrication des fenêtres ainsi que la qualité des composants », dit l’étude.
L’innovation ne s’arrête jamais
Pour les professionnels de la fenêtre, il s’agit aussi d’innover. Les fenêtres, de plus en plus performantes, surfent notamment sur la vague de la domotique avec des vitrages toujours plus connectées. Les verres deviennent de plus en plus « intelligents » et sont tour à tour photochromes, électrochromes, autonettoyants, chauffants, opacifiants, etc.Les fabricants élaborent en outre des fenêtres « mixtes » : PVC / Alu, PVC / Bois, Alu / Bois… et utilisent désormais « le meilleur de chacun des matériaux en une seule et même fenêtre ». La révolution passe également par la couleur des menuiseries : 28% des fenêtres aluminium et PVC vendues en 2015 n’étaient pas blanches, contre 26% en 2012.
« Si les dernières incitations fiscales ont permis de préserver plus de 8 000 emplois, les dispositifs réglementaires, l’évolution favorable des textes sur la transition énergétique, offrent aujourd’hui au secteur un contexte propice à un retour à la croissance », se réjouit la profession.
« Les industriels et entreprises de travaux accompagnent cette tendance par une forte mobilisation dans la recherche de la qualité (de la conception des fenêtres jusqu’à l’installation) et d’excellents niveaux de performances thermique, et par une volonté commune de fédérer leurs efforts sur des événements phares tels que le salon Equipbaie », conclut-elle.
R.C
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