Construction : le dynamisme du non-résidentiel peine à compenser la baisse des logements
En effet, le gouvernement annonce un net repli des mises en chantier de logements de février à avril 2018, soit -7,8% par rapport au trimestre précédent. Ni l'individuel (-2,7%) ni le collectif (-11,4%) ne sont épargnés. En revanche, les autorisations à la construction se veulent plus dynamiques, affichant une progression de 1,6%, boostées par le collectif (+8,8%). L'individuel, en revanche, est en berne (-8,1%).
Hausse généralisée des indicateurs annuels
Pour autant, le marché reste dans le vert au regard des chiffres enregistrés au cours des douze derniers mois. A fin avril 2018, 495 100 logements autorisés et 422 900 mises en chantier sont recensés, soit une augmentation respective de 3,2% et 7,1% par rapport à l'année précédente.Dans le détail, les logements individuels affichent une légère croissance en termes d'autorisations à hauteur de 1,2% (soit +1,4% pour les logements individuels purs, et +0,5% pour les groupés). En parallèle, les mises en chantier ont également progressé de 6,6%, à raison de 7,8% dans l'individuel pur et 3,3% dans l'individuel groupé.
Le collectif n'est pas en reste, avec une nette augmentation des autorisations accordées de mai 2017 à avril 2018 (+4,6%). Le secteur a pu, pour cela, compter sur les logements collectifs ordinaires (+6,5%), à l'inverse des logements en résidence (-8,6%). Dans le même temps, les mises en chantier affichent une hausse de 7,4%, profitant là encore de la bonne santé des logements collectifs ordinaires (+8,4%), tandis que les biens en résidence se stabilisent (+0,1%).
Le ministère ajoute que le taux d'annulation des logements individuels au mois d'avril 2018 était de 11,4%, toujours sous sa moyenne de longue période (12,3%). A l'inverse, il est bien au-dessus dans le collectif, soit 26,1% contre 18,9%. Il faut également compter 5,1 mois pour qu'un chantier se mette en œuvre dans l'individuel, et 11,2 mois dans le collectif.
Le non-résidentiel en grande forme
Si la conjoncture est plutôt mitigée pour les logements, elle est beaucoup plus tranchée pour le non-résidentiel. L'ensemble des indicateurs est en effet positif ! D'après le ministère, 9,3 millions de m2 de locaux non résidentiels ont été autorisés à la construction de février à avril 2018, soit 4,2% de plus qu'au cours du trimestre précédent. Les bureaux (+32,8%), l'artisanat (+21,5%) et les locaux industriels (+20,4%) sont particulièrement dynamiques, contrairement à l'hébergement hôtelier (-28,7%), les exploitations agricoles ou forestières (-16,4%) et le commerce (-15,5%).Dans le même temps, 6,4 millions de m2 ont été mis en chantier (+1,9%). Là encore, les locaux industriels font preuve d'une grande vivacité (+45,2%), loin devant les bureaux (+25,8%) et les établissements de service public ou d'intérêt collectif (+15,3%). Les entrepôts affichent quant à eux un net repli (-35,6%), de même que l'hébergement hôtelier (-24,5%).
Au total, en un an à fin avril 2018, le gouvernement dénombre 41,6 millions de m2 de locaux non-résidentiels autorisés, soit une croissance de +10,5% au vu de l'année précédente. Tout comme pour les données trimestrielles, les bureaux (+24,2%), l'industrie (+16,1%) et l'artisanat (+15,6%) s'imposent comme les secteurs affichant la plus forte progression.
Enfin, les mises en chantier ont elles aussi augmenté de 7,4% en un an à fin avril 2018, totalisant 26,4 millions de m2 de locaux. L'industrie (+20,7%), l'artisanat (+18,6%) et les bureaux (+17,8%) se hissent encore en haut du classement des secteurs les plus vigoureux. Seules les exploitations agricoles affichent un léger repli (-6,0%). En espérant que la tendance se poursuive du côté des locaux !
Fabien Carré
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