Construction de logements : les mises en chantier toujours en baisse en début d’année
Le bilan trimestriel est cependant plus mitigé, comme le reflètent les chiffres communiqués le lundi 30 avril. En effet, si les autorisations ont continué leur progression par rapport aux trois mois précédents (+3,4%), les mises en chantier, elles, ont encore baissé (-2,5%).
En revanche, l’individuel a plutôt tendance à tirer les autorisations vers le bas (-0,9%), alors qu’il profite aux mises en chantier (+2,6%). À l’inverse, le collectif s’est largement redressé au vu des autorisations de logements (+6,5%), contrairement aux mises en chantier (-6,1%).
Sur l’année à fin mars 2018, un total de 496 300 biens ont été autorisés à la construction. 425 800 mises en chantier sont également recensées, pour une augmentation respective de 3,7% et 9,2% par rapport aux douze mois précédents. Le ministère indique par ailleurs que le taux d’annulation des logements individuels est de 10,5% contre 24,1% dans le collectif.
Le non résidentiel en nette progression
Du côté des locaux, la tendance est nettement plus tranchée. Sur un an, 41,7 millions de m2 ont été autorisés à la construction (soit 9,5% de plus que durant les douze mois précédents) et 26,8 millions ont été mis en chantier (+9,9%). Et bonne nouvelle : le premier trimestre 2018 affiche une progression encore plus prononcée !En effet, 10,1 millions de m2 de locaux non résidentiels ont été autorisés de janvier à mars, soit 12,3% de plus qu’un an plus tôt. Les bureaux (+81,8%), les locaux industriels (+19,2%) et du service public ou d’intérêt collectif (+15,2%) sont particulièrement porteurs, à l’inverse du commerce (-15,3%) et de l’hébergement hôtelier (-7,2%).
En termes de surfaces de locaux commencés par secteur d’activité, le gouvernement recense 7,1 millions de m2 mis en chantier au premier trimestre 2018. Là encore, le service public ou d’intérêt collectif tire son épingle du jeu avec une progression de 35,5%, devant les locaux industriels (+29,2%). Au contraire, l’hébergement hôtelier et l’artisanat ont été largement mis à mal, affichant une baisse respective de -7,0% et -2,1%.
La Fédération des promoteurs immobiliers toujours vigilante ! Si elle a salué ces résultats, qui se maintiennent « à un niveau élevé », la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) reste sur ses gardes : « les chiffres les plus récents semblent marquer une inversion de tendance, avec des courbes de permis de construire et de mises en chantier qui commencent à baisser. » « Nous ne faisons pas face à un problème de demande, mais surtout à un manque d’offre : il est toujours aussi difficile de transformer des permis en chantier car les coûts de construction augmentent sensiblement mais également parce que le fléau des recours continue », déplore Alexandra François-Cuxac, président de l’organisme. « Nous avons plus que jamais besoin d’un projet de loi ELAN qui apporte des réponses à nos contraintes et à plus forte raison dans un contexte macro-économique de ralentissement de la croissance au premier trimestre 2018 : l’immobilier tire la croissance économique et notamment l’emploi, sachons préserver notre industrie ! », conclut-elle. |
F.C
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