Conjoncture du bâtiment : mauvaise en 2013 et pas mieux en 2014
En 2014, le secteur devrait perdre 7 000 emplois en moyenne annuelle. Au total, depuis 2008, le recul d’activité avoisine les 17%. Cela a pour conséquence une dégradation de la santé financière des entreprises et notamment de leur taux de marge qui a perdu presque 5 % sur la même période. Selon la Fédération Française du Bâtiment, plusieurs éléments pourraient permettre une vraie reprise.
Tout d’abord, la FFB se félicite de l’ouverture de la TVA à 5,5% aux travaux d’économie d’énergie à venir en 2014 et du Plan d’investissement en faveur du logement (PIL) engagé en 2013. Ensuite une reprise significative et rapide de la construction neuve reste conditionné à un renversement de tendance sur le segment de la primo-accession, aujourd’hui sinistré. La FFB demande donc un recalibrage du PTZ+, en augmentant les quotités et les durées du différé pour les ménages des cinq premières tranches de revenus.
Le compte individuel de prévention de la pénibilité inquiète
Dans les facteurs de risque qui pèsent sur une éventuelle reprise, il pointe également la pénibilité, la concurrence des auto-entrepreneurs, celle des entreprises low cost et des travailleurs détachés. En ce qui concerne la pénibilité et sans entrer dans les détails, disons simplement que la FFB est inquiète de la lourdeur administrative et du coût induit par le compte individuel de prévention de la pénibilité prévu dans la loi « Retraites ».
Le détachement de salariés tire les coûts vers le bas
La FFB est prête à reconnaître l’aspect positif du statut s’il est le premier pas de création d’une véritable entreprise mais conteste toujours et autant la concurrence déloyale que font peser sur les entreprises les auto-entrepreneurs notamment ceux, nombreux pour qui cela constitue un revenu de complément. Le président de la FFB se félicite de la qualité d’écoute et de la volonté d’aboutir du député PS de la Côte-d'Or, Laurent Grandguillaume. Toutefois, il n’est pas sûr que cela suffise à trouver un statut acceptable par tous.
Enfin Didier Ridoret a longuement exposé les risques que font courir aux entreprises du bâtiment française les entreprises établies dans l’Union européenne qui proposent des travaux ou de la main d’œuvre à des tarifs très bas, bafouant la réglementation sociale et fiscale applicable sur le territoire national. Même si l’auto-liquidation de la TVA va supprimer un des facteurs de concurrence déloyale, le détachement de salariés tire les coûts vers le bas et rend presque obligatoire, sur certains marchés et dans certains métiers, le recours à de la main-d’œuvre européenne. Cela pose un très gros problème structurel pour l’avenir de la filière et le maintien des savoir-faire des ouvriers et techniciens du bâtiment.
Régis Bourdot
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