Artisanat : la prévention des risques rime avec outils technologiques
L’enquête nationale effectuée en novembre 2018 a été menée par la CAPEB, la Chambre nationale de l'artisanat, des travaux publics et paysagistes (CNATP), l’Institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au travail (IRIS-ST) et l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP). Elle montre l’importante place qu’ont pris les nouvelles technologies dans le quotidien des entreprises artisanales. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 44% des sondés utilisent un outil en ligne pour réaliser l’évaluation des risques et 49% sont intéressés par une application clé en main pour aider à sensibiliser leurs salariés.
Un document unique numérique
Pour faciliter la gestion au quotidien, notamment pour évaluer les risques professionnels, les entreprises utilisent à 39% « MonDocUnique ». Cet outil, mis en ligne par l’Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP), couvre plus de 35 risques, 200 situations de travail et près de 400 actions de prévention. La nouvelle formule « MonDocUnique Prem’s », sorti courant 2018 et proposant des actions à mener par métier, est déjà utilisé par 7% des sondés. En outre, 28% déclarent utiliser un autre support dématérialisé.
Se former en ligne et en réalité virtuelle
Les formations en ligne sont encore peu utilisées rapporte l’enquête (8%) et « ce chiffre peut s’expliquer par une offre de formation en ligne encore trop peu déployée, pour autant la moitié de ces chefs d’entreprise aimeraient le faire, preuve d’un intérêt grandissant des artisans pour cette nouvelle façon d’acquérir des connaissances et compétences. Par ailleurs, la santé et la sécurité au travail arrivent en tête des thématiques privilégiées par les artisans pour ces formations (65%), suivies de la technique métier (58%) et le la gestion (49%) ».
31% des artisans interrogés ont montré un intérêt pour la réalité virtuelle : ils estiment que « l’utilisation de ces nouvelles techniques serait un plus pour suivre des formations en santé et sécurité au travail ». L’étude en conclue que cette nouvelle technologie pourrait en effet être un atout pour améliorer le suivi des formations, avec la reproduction de situations réelles : détection de situations dangereuses, apprentissage des gestes de sécurité, mise en place des éléments de sécurité sur engins, véhicules et matériels.
Les objets technologiques
Près de la moitié (46%) des artisans du BTP sont intéressés par les équipements de protection individuelle et les balisages connectés. Ils souhaitent les utiliser pour favoriser les bonnes postures de travail (78%), en dispositif d’alerte en cas de chute ou malaise (72%), pour limiter une zone dangereuse (49%) et pour réduire le risque de heurts avec un engin (41%).
L’enquête révèle également que pour limiter le port de charges lourdes et aider à garder les bonnes postures, 31% des chefs d’entreprise artisanale sont intéressés par les exosquelettes.
Pour réaliser les devis en hauteur, principalement, l’utilisation de drones est aussi citée par 38% des artisans. Parmi ceux qui ne souhaitent pas en utiliser, « 57% indiquent que le matériel est encore trop cher et que la réglementation semble contraignante (permis, accès limité) » indique l’étude. Ce point a par ailleurs donné un nouvel axe de travail pour la CAPEB et ses partenaires qui ont décidé de « s’emparer de ce sujet afin de travailler conjointement avec les industriels pour proposer des solutions adaptées aux besoins des artisans ».
L. C.
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