+3 % de CA pour le Cetiat en 2022
Selon Yves Fanton D’Andon, président du Centre Technique des Industries Aérauliques et Thermiques (Cetiat), depuis octobre dernier : « 2022 aura été une année compliquée pour tout un chacun avec énormément d’imprévus (guerre en Ukraine, crise énergétique...). Cela a nécessité de fortes capacités d’adaptation des acteurs pour suppléer aux difficultés d’approvisionnement, trouver de nouveaux fournisseurs, économiser de l’énergie. La profession s’est engagée dans la transition énergétique et environnementale qui nécessite de nouveaux développements, d’accélérer sur la thermodynamique et l’électrification des usages ».
Des efforts qui ont porté leur fruit, car leur chiffre d’affaires de 2022 s’élève 14,1 millions d’euros, soit une hausse de 3 %, par rapport à ses résultats de 2021.
« Nous avons connu une année contrastée avec des activités aux évolutions très différentes. Après un bon premier semestre, toujours marqué par la forte reprise économique post-COVID, le second semestre a connu un ralentissement de l’activité pour finir l’année à l’objectif fixé », commente Pierre Claudel, directeur général du Cetiat, qui remplace depuis avril dernier Bernard Brandon à ce poste.
900 000 euros d’investissements en 2022
Malgré « un contexte économique contraint », le Cetiat note également un bond dans sa collecte de la taxe fiscale affectée (TFA), qui sert à financer ses missions de R&D, d’innovation et de transmission de connaissances. Elle s’élève à 5,1 millions d’euros, progressant de 9,4 % par rapport 2021. Ce qui a permis au CA des actions collectives d’évoluer de 4,2 millions d’euros à 4,6 millions entre 2021 et 2022.
Côté investissement, les 800 000 prévus pour la période sont passés à 900 000 €. Une revue à la hausse justifiée par le rachat de l’activité thermique domestique du Centre Technique des Industries de la Fonderie (CTIF). Le budget s’est concentré sur trois axes : un nouveau banc d’étalonnage en hygrométrie, un en thermométrie, et des actions pour réduire sa consommation d’énergie. « Les résultats ont été probants avec une réduction de 40 % de la consommation électrique », commente le Cetiat.
Sans compter un engagement d’un million d’euros sur cinq ans, afin d’explorer la combustion de l’hydrogène, via deux thèses en partenariat avec le CETHIL et le CORIA.
+22 % dans l’activité formation
Proposant une centaine de modules chaque année, le Cetiat a mis à l’accent sur son activité formation, qui a engrangé 642 000 € hors taxe (+22 %). Il faut dire que la transition énergétique et les besoins en formation des installateurs aux nouvelles solutions renouvelables (pompes à chaleur, panneaux photovoltaïques, biomasse...) soutiennent la demande. Demande qui vient en majorité des techniciens/ingénieurs de l’industrie, notamment en intra-entreprises.
La montée en compétences va de pair avec des actions de recrutement en 2023, car les profils de technicien manquent. Il devient donc urgent d’« attirer de nouveaux talents pour être en capacité de répondre aux attentes de la profession et du marché », souligne Pierre Claudel.
L’activité études recule quant à elle à 3,1 millions en 2022. Face aux pénuries de composants, les équipes R&D ont du se concentrer sur solutions alternatives d’urgence, au « détriment des études de développement de nouveaux produits ». La métrologie poursuit sa croissance et enregistre 3,6 millions d’euros en 2022, tandis que l’activité essais a réalisé 2,2 millions.
15,15 millions de CA prévus en 2023
Pour ce qui est des prévisions 2023, le centre technique prévoit une hausse de son CA, plus précisément à 15,15 millions d’euros, partagés entre les actions collectives (4,9 M€) et les prestations (10,25 M€).
« Une tendance à prendre avec prudence eu égard au contexte international qui est toujours incertain. Si la chaîne d’approvisionnement connaît un rebond, l’économie générale est toujours instable avec l’inflation et le marché de la construction en repli dans le neuf », nuance cependant le Cetiat. « Le cadre réglementaire européen est également en cours de révision pour les fluides utilisés dans les pompes à chaleur et la performance énergétique des appareils de chauffage et de production d’eau chaude, ce qui laisse la profession dans l’attente », poursuit-il.
1,1 million d’investissement sont également dans les tuyaux, dont 300 000 pris en charge par la TFA. Les actions collectives cibleront la transition énergétique et écologique, afin de dessiner des choix et lignes directrices technologiques pour la profession.
D’autant que le Contrat d'Objectifs et de Performance 2020-2023 (COP), cosigné avec les pouvoirs publics et le syndicat professionnel UNICLIMA répond à ces enjeux, en plus du bien-être et la santé, l’industrie du futur, l’évaluation des performances ainsi que la métrologie de l'énergie. Le COP s’inscrit dans la continuité du précédent, avec un nouveau volet émergeant sur l’économie circulaire.
« Une réflexion avec les partenaires, la profession début septembre 2023 à Paris sera menée pour dresser ensemble une feuille de route de développement à horizon 2030. Les grandes lignes du projet seront finalisées en décembre 2023 pour une adoption début 2024 », détaille le Cetiat.
Virginie Kroun
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