Entre ses artisans franchisés et sa décarbonation, Dal’Alu expose ses ambitions
Depuis 40 ans, la société Dal’Alu réunit un réseau d’artisans couvreurs franchisés, autour d’un concept de camion-atelier. Un véhicule utilitaire avec profileuse intégrée permet de façonner, directement sur chantier, des gouttières en aluminium.
Le concept a convaincu aujourd’hui 150 franchisés pour 450 camions-ateliers répartis sur l’ensemble du territoire. Dans le détail, 40 % des franchisés enregistrent une ancienneté de plus de 20 ans, tandis que le taux de renouvellement est de 98 %. En 2022, l’activité de franchise a généré 65 millions d'euros de chiffre d’affaires.
« Notons, qu’en 2002, soit vingt ans après sa création, le réseau dépassait déjà le million de mètres linéaires de gouttières posées par an, et qu’en 2005, Dal’Alu est apparu dans le Guinness des Records après avoir réalisé la gouttière en aluminium la plus longue du monde », souligne Dal’Alu.
« Aujourd’hui je dirais que le marché reste porteur sur l’aluminium. Notre univers c’est l’habitat, en neuf comme en rénovation. Mais nous allons également sur le segment de l’industrie, du tertiaire, sans écarter le marché agricole. Et un nouveau marché émergent auquel on s’intéresse : les ombrières photovoltaïques », nous précise Bernard Houtin, directeur général de Dal’Alu.
Doubler son réseau de franchisés en 10 ans
Bien qu’historique, l’activité de franchise s’est aussi élargie à la couvertine, et montre l'ambition de multiplier par deux son réseau de franchisés dans les dix prochaines années. Et ce à raison de 10-15 nouveaux professionnels par an.
La question est de savoir comment ? Sûrement Dal’Alu mettra à contribution son centre de formation Alucampus, ouvert en 2018 sur son siège girondin, à Saint-Médard-d’Eyrans (33). Le campus se divise entre un dépôt-atelier de 300 m2 pour la formation pratique, et des salles de réunions pour la partie théorique. Partie théorique obligatoire pour tous les nouveaux franchisés. « C’est une formation au sein de laquelle on aborde toutes les thématiques : commerce, marketing, technique, la gestion d’entreprise... Elle se déroule sur trois semaines en présentiel, et sur huit demi-journées en distanciel », nous détaille Bernard Houtin, à l'occasion d’une visite sur le campus de Saint-Médard-d’Eyrans (33).
« Il y a un deuxième niveau qui va être dédié à tous les applicateurs Dal’Alu sur le terrain. À savoir : de la formation sur la pose de gouttière, sur le concept avancée de toit, mais pas que. Cela va également être sur le concept de couvertine en continu, et sur la formation technique, sur tout ce qui va être produit de façade et de toiture, avec notre joint-debout, qui bénéficie de l’avis technique du CSTB. C’est un format qui va se dérouler sur à peu près deux semaines », abonde le DG de Dal’Alu.
Certifié Qualiopi en novembre 2021, l’Alucampus a été pensé pour transmettre le savoir-faire des métiers de l’enveloppe du bâtiment en aluminium, en dehors de son réseau de franchisés, comme des jeunes apprentis. Une manière de répondre aux enjeux de recrutement dans le secteur.
Objectif : 100 % de décarbonation de l’aluminium d’ici 2030
Autre parti pris qui a démarqué Dal’Alu sur le marché : proposer des solutions uniquement dans l’aluminium. Un choix novateur durant les années 1980, époque à laquelle les gouttières en zinc et PVC foisonnaient.
Si la production se limitait à l’époque à des gouttières (modèles G400, G300, Niagara, San Marco SM33, San Marco SM25, Evolution E325), le catalogue de Dal’Alu a évolué au gré des innovations. On retrouve ainsi aujourd’hui des sous-faces pour compléter les gouttières, comme des couvertines (So.Variable et Annapurna). Sans compter les systèmes de bardage, comme Linea 310.
Mais le plus grand défi de l’industriel, c’est de produire avec 100 % d’aluminium décarboné à horizon 2030. L’entreprise a déjà entamé cette démarche en intégrant dans ses process a minima 75 % de matière première recyclée. Une initiative qui suit les ambitions de REPAN. Cette unité de déconstruction de panneaux sandwich a été lancée début 2022 par le fabricant Isostat, qui, comme Dal’Alu, fait partie du groupe Aramis.
D’autant que la totale recyclabilité de l’aluminium n’est plus un secret, tandis que la matière fournie à Dal’Alu est transformée et laquée avec une énergie verte : l’hydraulique. « C’est un choix stratégique qui est pris de notre part, parce qu’effectivement, nous n’avons pas attendu la demande du client final. C’était une réflexion qui a été menée il y a deux ans, et qui s’est concrétisée sur 2022, puisqu’aujourd’hui la marque Dal’Alu a fait un choix de fournir un concept d’avancée de toit, intégrant la gouttière et la sous-face aluminium décarbonée », poursuit Bernard Houtin.
Un moyen également de muscler l’approvisionnement de Dal’Alu, qui a déjà dû composer avec ses fournisseurs durant la crise sanitaire, pour continuer de répondre à la demande de ses clients franchisés. « S’en est suivi un contexte inflationniste, que tout le monde a pu connaître, et on y a pas échappé, puisqu’il y a eu la flambée des prix des matériaux, du coût de l’énergie, qui a multiplié par deux le prix à l’achat de matière aluminium », commente le DG de l’entreprise. « La marque Dal’Alu a fait un choix fort, puisqu’on a répercuté seulement 25 % de cette hausse tarifaire, de façon à accompagner notre réseau », conclut-il.
Propos recueillis par Virginie Kroun
Photo de Une : V.K