213 chutes de hauteur recensées au 1er semestre 2022
« Travaux en hauteur, pas le droit à l’erreur », tel est le slogan de la campagne de prévention de l’OPPBTP pour alerter les entreprises et professionnels du BTP sur les risques de chutes.
Malgré ces multiples campagnes, l’évolution des chiffres reste médiocre, à en croire le bilan de l’inspection du travail, tous secteurs confondus, dévoilé ce mardi.
23 chutes mortelles au S1 2022
Au premier semestre 2022, la direction générale du travail (DGT) recense 213 accidents du travail liés à une chute de hauteur, dont 23 mortels. Pour rappel, sur l’ensemble de l’année 2021, 421 accidents de ce type avaient été déclarés, dont 46 mortels, et 249 ayant entraîné des blessures graves. Ces chutes de hauteur représentent ainsi 26 % des accidents de travail, et 18 % des accidents mortels.
L’inspection du travail précise que la sécurité des travaux en hauteur constitue le deuxième motif de contrôle sur les chantiers, derrière la lutte contre le travail illégal. Ainsi, en 2021, 3 647 décisions d’arrêt de chantiers avaient été notifiées, sur 31 520 interventions concernant cette thématique.
Outre les chutes de hauteur, la France a enregistré une moyenne de 674 décès liés à des accidents du travail sur ces trois dernières années, toutes causes confondues (accidents de la route, liés à un engin…). Toutefois, il est à préciser que l’année 2020 avait connu une baisse importante des accidents, notamment en raison du Covid. À cette période, les contrôles portaient davantage sur le respect du protocole sanitaire, et sur la fraude au chômage partiel.
Un retour « à la normale » post-Covid
Selon Pierre Ramain, directeur général de l'inspection du travail, les interventions seraient redevenues « classiques » en 2021. Cette année-là, 68 % des contrôles ont été menés dans des entreprises de moins de 50 salariés, notamment dans le bâtiment (27 %), l’industrie (13 %), et le commerce (12 %). L’accent a également été mis sur la lutte contre les recours abusifs aux contrats courts de moins de trois mois, avec 4 800 interventions entre octobre 2021 et juin 2022.
À l’issue de ces contrôles, 2 160 décisions de sanctions auraient été prises, et 11,2 millions d’euros d’amendes recensées.
Le directeur général du travail précise par ailleurs que les accidents du travail et leur fréquence auraient atteint un « palier », avec des chiffres qui ne baisseraient plus.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock