Valérie Létard veut briser l'isolement des quartiers prioritaires
La ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, Valérie Létard, nouvellement chargée de la politique de la ville, s’est engagée à « casser l’assignation à résidence » des cinq millions d’habitant des quartiers prioritaires (QPV) et à « réduire les inégalités entre territoires ».
Une nouvelle génération de « contrats de ville »
Alors que la disparition d’un portefeuille ministériel dédié à la ville, une première depuis les années 1990, a suscité des controverses, la ministre a réaffirmé sa volonté d’adopter « une politique nationale ambitieuse » pour ces territoires en difficulté.
Moins de 18 mois après une vague d’émeutes qui a secoué de nombreux quartiers prioritaires, cette nomination vise à rassurer sur l’engagement de l’état pour réduire les inégalités entre les territoires et améliorer la qualité de vie dans les QPV.
Le décret publié récemment confie à Valérie Létard la préparation et la mise en oeuvre de la politique en faveur des quartiers défavorisés, tant en matière de rénovation urbaine que de réhabilitation de l’habitat. Elle coordonnera également des initiatives en matière d’intégration, de lutte contre les discriminations, d’égalité entre les sexes, de santé, d’emploi, de formation professionnelle, d’éducation et de sécurité.
La ministre mise sur la territorialisation de cette politique et rappelle qu’une nouvelle génération de « contrats de ville », pilotés par les intercommunalités, a été signée pour la période 2024-2030.
Un enjeu de taille pour Valérie Létard qui prévoit, début 2025, une actualisation de la géographie des QPV en Outre-Mer.
Une réduction du budget
Cependant, le projet de loi de finances pour 2025 prévoit une baisse de 90 millions d'euros du budget de la politique de la ville, qui passerait à 549 millions d'euros.
Malgré cette réduction, la ministre rappelle une augmentation de 15 % des crédits d'intervention entre 2022 et 2024, et souligne que le « Nouveau programme national de rénovation urbaine » (NPNRU) a constitué d'une enveloppe de 12 milliards d'euros en 2021.
Pour Valérie Létard, la situation « ne changera fondamentalement que si l'on parvient à mobiliser encore davantage et très concrètement des dispositifs de tous les acteurs publics ».
Marie Gérald (Avec AFP)
Photo de Une : AdobeStock