Avenir de l’ANRU : le gouvernement réclame un rapport avant l’été
La demande a été officialisée ce jeudi 8 février, en clôture du colloque célébrant le 20ème anniversaire de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Dans un discours préenregistré, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Christophe Béchu a réclamé un rapport sur l’avenir de cette institution fondée le 9 février 2004, à l’initiative de Jean-Louis Borloo, alors ministre chargé de la Ville puis du Logement.
« Ce sera l'occasion d'ouvrir les pistes qui nous permettront d'explorer pour préparer ensemble les 20 prochaines années du renouvellement urbain », a justifié le ministre.
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La mixité sociale et fonctionnelle, mais aussi le climat et la sécurité au coeur du périmètre d’action
Le rapport a été confié à la directrice générale de l'ANRU, Anne-Claire Mialot, au maire PS de Villeurbanne, Cédric van Styvendael, et au haut-fonctionnaire Jean-Martin Delorme. Les auteurs du futur rapport doivent le remettre « avant l’été » à M. Béchu, plus précisément d’ici juin prochain.
D'après la lettre de mission qui leur a été adressée en décembre dernier, les rapporteurs devront définir le futur périmètre d'action de l'ANRU, mais également ses instruments, son financement, et la place des habitants dans ces projets. Parmi les objectifs exposés : pousser davantage la « mixité sociale et fonctionnelle » dans les quartiers prioritaires, tout en les adaptant au changement climatique, aux impératifs écologiques, ainsi qu’à la sécurité publique.
Des travaux qui permettront peut-être de mieux aiguiller la transformation des quartiers populaires, mission coeur de l’ANRU. Certes, l'agence a mené des opérations de démolitions-reconstructions et de rénovations spectaculaires afin de désenclaver les quartiers populaires et y améliorer la qualité de vie. Certes, selon une étude France Stratégie, sa politique de démolitions-reconstructions menée entre 2003 et 2021 aurait permis plus de mixité sociale. Toutefois, la démarche de l'ANRU reste décriée par certains. Le collectif Stop Démolitions ANRU lui reproche notamment un recours massif et injustifié à la démolition-reconstruction sur certains quartiers, comme celui du Mirail à Toulouse.
La fondation Abbé Pierre, quant à elle, déplore une explosion des demandes de logement social et une situation de mal-logement toujours prégnante, voire qui touche de nouveaux publics.
Virginie Kroun (avec AFP)
Photo de Une : X @AnruOfficiel