À Budapest, un projet de « maxi-Dubaï » pour moderniser la gare
5 milliards d'euros. C’est le montant prévu pour la construction d’un complexe immobilier à Budapest, capitale de la Hongrie, qui a accueilli les Euroskills 2018. Le gouvernement hongrois va signer un accord avec les Émirats arabes unis, afin de financer ce « maxi-Dubaï », apprend-on ce vendredi 12 janvier.
Le but de ce projet : moderniser la gare de la ville, aujourd’hui à l’abandon.
Un projet gratte-ciel de 220 mètres
À en croire un document publié ce jeudi 11 janvier sur le site gouvernemental, le terrain sera vendu à une entité privée choisie par les Émirats arabes unis. Et ce « sans procéder à un appel d'offres ». En échange de l’investissement d’une « importance majeure », la Hongrie promet des travaux d'infrastructures « à hauteur d'au moins 800 millions d'euros ».
Les ambitions du projet préoccupent toutefois la mairie de Budapest, qui concentre l’opposition politique au gouvernement du Premier ministre nationaliste Viktor Orban. « Nous ne savons pas exactement ce que l'investisseur va construire », s’inquiète, devant la presse, le maire écologiste Gergely Karacsony, aux côtés d'autres élus locaux. L’élu milite pour moins de tours et plus d'espaces verts, afin que cette capitale européenne, qui attire fêtards et touristes, devienne un endroit « plus accueillant et respectueux de l'environnement », confie-t-il à l’AFP.
À préciser que ces grands travaux modifieront le paysage urbain de la capitale, dont le centre historique est classé à l’Unesco. Le site d'investigation Vsquare a déjà révélé des plans confiés au groupe immobilier Emaar Properties. Ce dernier prévoit l'édification d'un gratte-ciel de 220 mètres, dépassant la limite maximale autorisée de 90 mètres. Le ministre de la Construction, Janos Lazar, a défendu un projet de « niveau international », en décembre dernier.
Mais à la même période, un sondage mené auprès de 1 000 Budapestois par les instituts Median et 21 Research Center a montré que 61 % d’entre-eux sont opposés au projet.
Une preuve que, d’est en ouest, le dilemme entre environnement et construction préoccupe les capitales européennes. Rien qu’à Paris, la construction de la tour Triangle faisait débat en 2022.
Virginie Kroun (avec l’AFP)
Photo de Une : Adobe Stock