Les sinistres authentifiables par smartphone ?
Spécialisé dans la prévention et la gestion des risques, le groupe Saretec compte parmi ses missions la réalisation de plusieurs centaines milliers de rapports liés au bâtiment. Pour appuyer leur exactitude, les documents s’accompagnent bien évidemment de documents précis comme des photographies ou des scans 2D et 3D des lieux sinistrés. Un travail que le cabinet tend à faciliter et renforcer, en sortant deux innovations technologiques, disponibles sur le smartphone de ses experts.
« Ceci est bénéfique pour nos collaborateurs, mais aussi et surtout pour nos clients assureurs et leurs assurés qui bénéficient d’une expertise plus fluide, plus lisible et plus sécurisée », affirme Jean-Vincent Raymondis, PDG du groupe Saretec.
Deux innovations qui tombent bien, alors que les sinistres touchent plusieurs secteurs du BTP, qu'il s'agisse des balcons ou du vitrage. Certains organismes y consacrent des actions de sensibilisation, comme l'AQC, qui publiait en septembre son flop 10 annuel des sinistres.
Modéliser les lieux sinistrés grâce au capteur LiDAR
La modélisation des lieux sinistrés est une mission importante que doit réaliser chaque expert, traditionnellement muni d’un télémètre laser. Or cette étape peut s’avérer longue et minutieuse, exigeant, en aval de l’intervention, un traitement et une restitution exacte des données recueillies.
D’où l’idée du groupe Saretec d’équiper ses experts d'un IPhone 12 Pro avec un capteur Light Detection And Ranging (LiDAR) intégré. La technologie repose sur l’envoi d’impulsion lasers et permet de réaliser des plans d’un objet ou d’un bâtiment.
Deux options de modélisation existent pour cette technologie. D’abord les modèles standards, via l’application MagicPlan avec laquelle les experts fournissent un plan côté en 2D. Les dossiers plus complexes, eux, recourent à la 3D, réalisable en quelques minutes sur l’application Canvas, pour une transmission plus fluide des données mais aussi un aperçu de l’état réel de l’endroit à un instant précis.
« Ainsi, en cas d’évolution d’un sinistre ou de contestation d’une des parties concernées, Saretec peut fournir l’ensemble des données recueillies grâce au LiDAR et donc éviter une seconde éventuelle intervention d’un expert », explique Saretec dans un communiqué.
Certifier des photographies de sinistre avec la blockchain
Qui aurait cru que la block-chain servait à autre chose que la crypto-monnaie ? Pourtant, elle s’installe peu à peu dans le BTP, utile pour le stockage et la transmission d’informations.
« Fonctionnant sans organe central de contrôle, elle permet de rendre inviolable une information numérisée grâce au cryptage de cette dernière et à son partage sur un grand nombre de serveurs », développe Saretec.
Un avantage pour la certification des photographies de sinistres. Celles-ci sont utilisées dans les rapports d’expertise, pour déterminer la présence ou non de pathologies dans un bâtiment ou certifier la présence de fissures et leur étendue en cas de sinistre.
Cependant, la certification des photos est assurée par un huissier, étape « chronophage » et « coûteuse », selon Saretec. En exploitant la blockchain, via l’application développée par sa marque de stockage numérique Monuma, le cabinet fournit à ses experts un moyen d’authentifier eux-même les clichés.
De cette façon, aucune partie-prenante du dossier ne pourra contester un éventuel litige, la blockchain certifiant la date, l’heure et le lieu du cliché. Le procédé technologique assure aussi son stockage et n’altère pas son contenu.
Face aux dernières inondations qui ont secoué l'Europe l'été dernier, - et face auxquelles le Cerema a rappelé les moyens pour les contrer -, les deux innovations tendent aussi bien à épauler les assureurs, les promoteurs, les particuliers ou encore les autorités juridiques.
Virginie Kroun
Photo de Une : Saretec