Un train de mesures attendues cette semaine
François Hollande parviendra-t-il à sauver le secteur de la construction ? Face à l'augmentation du nombre de défaillances d'entreprises, à la baisse du nombre de mises en chantier et de demande de permis de construire, l'objectif 500 000 logements construits d'ici 2017 résonne comme une belle promesse, à l'heure de faire les comptes.
Certains l'avaient déjà prédit, tandis que d'autres étaient prêts à relever le défi. Mais les chiffres parlent d'eux mêmes : seulement 331 867 logements neufs mis en chantier sur l'année 2013, c'est peu et les perspectives d'activité semblent bien sombre pour les entreprises rescapées.
Avec la rentrée vient cependant le temps des bonnes résolutions. Lors d'un déplacement à Saint-Denis-de-la-Réunion, le Président s'est montré prêt à braver la tempête : « On maintient le cap et on est dans le mouvement, on force l'allure », a-t-il confié à des journalistes, affirmant que sa politique de relance de la compétitivité de l'économie française par le pacte de responsabilité « va marcher ».
Décidé à faire de la rentrée le moment de la réactivité, le président de la République fera des annonces dès cette semaine, dans « quatre domaines, le logement, la concurrence et les professions réglementées, la simplification et l'investissement ».
Nouveau plan de relance pour le logement
Alors que trois mesures de la réforme du logement ont déjà été publiées cet été (révision du zonage territorial, renforcement du PTZ et plafonnement des honoraires des agences immobilières), le Gouvernement prévoit un nouveau plan de relance. « Il touchera à la fiscalité, aux procédures et aux financements », a détaillé le chef de l'Etat dans un entretien accordé au journal Le Monde.
Le choc de simplification, visant à réduire les normes et les procédures pour réduire les coûts de construction et relancer l'activité, est notamment très attendu par les professionnels. La FFb espère notammen tla mise en place rapide d'une « carotte fiscale » pour relancer la machine.
Une loi pour la croissance
L'autre grand dossier épineux de la rentrée est celui de la croissance. Le Gouvernement a dû revoir ses prévisions à la baisse à 0,5 %, alors que l'Insee annonce une croissance zéro au deuxième trimestre, freinée par la morosité du secteur construction selon les économistes.
Le Gouvernement devrait ainsi se servir de deux leviers : la relance de l'investissement des entreprises, avec la mise en place à l'automne des assises de l'investissement et du pacte de responsabilité ; et la relance de la consommation en augmentant le pouvoir d'achat des ménages.
M.Hollande entend que le patronat respecte les contreparties obtenues par les syndicats en termes d'emploi, en utilisant « pleinement les moyens du CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi], ndlr.) pour investir et embaucher et non distribuer des dividendes », a déclaré le chef de l'Etat au journal Le Monde.
Emploi et chômage
Mais après le rejet de l'allégement des cotisations salariales (jusqu'à 1,3 smic) par le Conseil constitutionnel le 6 août dernier, le Gouvernement s'est tourné vers d'autres dispositifs censés redonner du pouvoir d'achat aux salariés précaires.
Cela devrait se traduire par la fusion prime pour l'Emploi et RSA ainsi qu'une mesure pour simplifier le barème de l'impôt sur le revenu notamment pour les premières tranches.
Dans un même temps, François Hollande espère favoriser l'emploi des jeunes, avec plusieurs mesures en faveur de l'apprentissage.
Les professions réglementées
Enfin, François Hollande devra également remettre de l'ordre dans les professions réglementées. Ce sont en tout près de 40 professions dites réglementées qui pratiqueraient des abus sur leurs prix : architectes et notaires sont notamment concernés.
Un projet de loi sur le pouvoir d'achat devrait être présenté en septembre. Il visera à accroître la concurrence dans les prestations offertes aux consommateurs, à faire baisser les tarifs et à lutter contre le maintien de certaines rentes et privilèges, a affirmé le chef de l'État.
Une nouvelle équipe gouvernementale
En plus de ces dossiers brûlants, le Gouvernement devra également jongler avec d'autres sujets tout aussi épineux : le dossier écotaxe de Ségolène Royal avec la modification du périmètre d'application du « péage de transit poids lourds », les 60 mesures de la loi sur la transition énergétique et la réforme territoriale. Tout cela sur fond de fronde après les vives critiques d' Arnaud Montebourg et Benoît Hamon qui souhaitaient un changement de cap économique.
Manuel Valls a finalement présenté au Président de la République la démission de son gouvernement. « Le chef de l'Etat lui a demandé de constituer une équipe en cohérence avec les orientations qu'il a lui-même définies pour notre pays. Sa composition sera annoncée dans la journée de mardi »,a indiqué un communiqué de la présidence.
Claire Thibault