Rénovation thermique : le nouveau budget défendu par des militants écologistes
Les députés ont adopté ce lundi deux amendements de près de 12 milliards d'euros supplémentaires en faveur de la rénovation thermique des logements, contre l'avis du gouvernement qui appelait alors à la « responsabilité ».
Deux jours plus tard, la Première ministre Elisabeth Borne a mis fin à leurs espoirs en engageant le 49.3 pour faire adopter sans vote l'ensemble du projet de loi de finances 2023 de l'État en première lecture, expliquant qu'elle ne reprendrait pas les amendements EELV et PS sur le sujet : « On ne peut pas multiplier par sept du jour au lendemain les travaux de rénovation thermique », a-t-elle notamment lancé.
Des militants collés au sol
Une vingtaine de militants écologistes, vêtus de gilets orange et entourés d'un important dispositif policier, ont ainsi bloqué la circulation quelques heures ce mercredi devant l'Assemblée nationale en réclamant le maintien de ces amendements.
« Dans les médias, vous avez entendu parler “d'écoterrorisme” (mais) les jeunes sont anxieux, en colère pour les générations à venir. Nous avons le pouvoir de changer les choses », a exhorté l'un des orateurs, alors que certains des militants se seraient collés les mains sur le bitume avec de la glu pour pouvoir continuer à protester.
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Présente devant le Palais Bourbon, la députée Eva Sas (NUPES), à l'origine de l'un des amendements, estime que ces crédits représentent « un besoin de tous les Français pour être accompagnés pour des rénovations globales de leurs logements avec un reste à charge zéro ».
« L’amendement de 12 milliards d’euros pour la rénovation des bâtiments doit rester même en cas de 49-3. C’est social, c’est vital », a commenté Sandrine Rousseau (NUPES), venue soutenir le cortège de manifestants.
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Son collègue Julien Bayou (NUPES), lui aussi présent, se « réjouit quand il y a comme ça un continuum entre la mobilisation sur le terrain, la désobéissance civile non-violente et l'action dans les institutions. C'est ça l'écologie », a-t-il estimé.
« Aller en garde à vue ou risquer un procès, pour moi, ce n'est rien par rapport à ce qui nous attend à cause du réchauffement climatique», a souligné auprès de l'AFP Rachel, militante de 20 ans déjà interpellée lors d'une précédente action.
Neuf personnes, selon la préfecture, ont été interpellées après plus de deux heures et demie de blocage. Elles ont été placées en garde à vue pour « entrave à la circulation ou organisation d'une manifestation non déclarée », a indiqué le parquet de Paris.
Marie Gérald (avec AFP)
Photo de Une : ©Twitter - Dernière Rénovation