Remaniement : les nouveaux ministres que le BTP doit connaître
C’est la fin d’un suspens post-législatives. Après avoir perdu sa majorité absolue à l’Assemblée nationale, le parti LREM, élu au gouvernement, a annoncé sa nouvelle composition ce lundi 4 juillet. Certains changements sont non négligeables pour le secteur du bâtiment et des travaux publics.
Christophe Béchu remplace Amélie de Montchalin
Battue au second tour des législatives, Amélie de Montchalin a dû démissionner de son poste de ministre de la Transition écologique et des territoires. Le mystère est enfin levé quant à l’identité de son successeur. Christophe Béchu reprend ce vaste dossier de la planification écologique, deuxième casquette attribuée à Elisabeth Borne, lors de sa nomination en tant que Première ministre.
La légitimité d’Amélie Montchalin en tant que ministre de Transition écologique et des territoires interpellait dès la première heure. Son profil davantage économique qu’écologiqu, soulevait des questions concernant la décarbonation du bâtiment.
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L’expérience environnementale du nouveau ministre de la Transition écologique et des territoires se reflète dans son expérience dans la fonction publique. Député européen, président du Maine-et-Loire, sénateur, président d’Angers Loire Métropole, et actuellement maire d’Angers, Christophe Béchu a occupé différentes fonctions, à différentes échelles territoriales.
Un bagage qui lui a ouvert les portes du ministère des Collectivités territoriales lors de la constitution du gouvernement Borne. Poste au titre duquel il s’est déjà exprimé sur la transition écologique, le logement et les transports au sein des territoires. Sans compter que l’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) des sols, qui concerne la construction, implique intimement les collectivités.
C’est maintenant Caroline Cayeux, maire Beauvais depuis vingt ans, qui le remplacera à la tête du ministère des Collectivités territoriales. Agnès Pannier-Runacher, nommée à la transition énergétique, demeure de son côté à son poste.
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Un ministère dédié au logement enfin attribué
Autre nomination importante pour le secteur du BTP : Olivier Klein devient le nouveau ministre délégué au Logement et à la Ville, auprès du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
À l’origine professeur de physique-chimie, Olivier Klein fait son entrée dans la politique en tant que membre du Parti communiste français, puis du Parti socialiste. C’est sous cette bannière politique qu’il devient maire de Clichy-sous-Bois en 2011. Fonction à laquelle il demeure depuis, tout en occupant celle de président du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris dès 2020, mais surtout celle de président de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU) depuis 2017.
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Ce titre l’a sans aucun doute préparé à traiter les dossiers du logement, sujet on ne peut plus important du premier quinquennat Macron. Diverses mesures législatives ont vu le jour, du récent dispositif France Rénov' de l’habitat à la prolongation de la loi SRU.
Autant dire que l’absence d’un portefeuille ministériel dédié dans la première composition du gouvernement Borne avait provoqué la grogne des professionnels du logement. Olivia Grégoire, à l’époque porte-parole du gouvernement, avait cependant assuré que cette question serait résolue après les législatives.
Le nouveau tandem au sein du Ministère de la Transition écologique et de la cohésion des territoires a été salué par des organisations comme la FNAIM. « Deux élus venus d'horizons différents qui connaissent donc des réalités complémentaires. Ils connaissent tous deux les enjeux de rénovation, des centres-villes pour l'un dans une ville en plein développement économique, et des quartiers urbains au coeur du département le plus jeune de France pour l'autre », commente Jean-Marc Torrollion.
Olivia Grégoire, de porte-parole au portefeuille des PME et de l’artisanat
À la suite de ce remaniement, Olivia Grégoire quitte son poste de porte-parole du gouvernement, pour atterrir à Bercy, déléguée aux PME, au Commerce, à l'Artisanat et au Tourisme.
Secrétaire d’Etat chargée de l’économie sociale, solidaire et responsable durant le premier quinquennat Macron, Olivia Grégoire est une communicante de profession. Elle débute au sein du Service d'Information du Gouvernement. Après un passage au Cabinet du Ministre de la Santé et des Solidarités, elle bascule dans le privé au sein d’agences (W&Cie et DDB), avant d’être directrice de la communication et du développement durable de Verallia/ Saint Gobain conditionnement.
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La nouvelle ministre chargée des PME et de l’artisanat retrouve de nouveau la fonction publique, au sein d’Etalab, administration accompagnant la transition numérique, entre 2011 et 2014. Trois ans plus tard, elle assure la vice-présidence de la commission des finances à l’Assemblée nationale. Entre-deux, elle fonde sa propre agence d’influence, Olicare.
À travers sa nouvelle fonction, Olivia Grégoire se penchera probablement sur les dossiers brûlants des petites structures du bâtiment. Ces dernières sont minées à la fois par la flambée des prix des matières premières et des énergies, mais également par un cruel manque de main d’œuvre.
Le Syndicat des Indépendants et des TPE n’a pas tardé à réagir face à cette nomination. « Nous avons de nombreuses fois échangé avec Madame Grégoire quand elle était rapporteure pour la loi Pacte, nous savons que nous pourrons avancer rapidement, ces sujets lui étant familier », se rappelle son secrétaire général Marc Sanchez.
Il ajoute : « Nous saluons le nouveau gouvernement et la nomination d’Olivia Grégoire au poste de Ministre Déléguée aux TPE, et souhaitons lui rappeler que le Syndicat des Indépendants et des TPE, portant la réalité du terrain des petites entreprises se tient à disposition de l’État pour avancer sur les problématiques qui touchent ses dirigeants. La place de ces TPE dans le paysage économique et social est essentielle et Madame Borne nous l’a confirmé lors de nos échanges. Nous attendons désormais du concret à la suite des propositions que nous avons construites et qui ont le mérite de ne rien coûter à l’État ».
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock