Ponts thermiques : vers un abandon de la proposition Q10 ?
L'idée de cette proposition Q10 était de faire remonter le coefficient linéique des ponts thermiques à la jonction plancher intermédiaire/mur extérieur, de 0,6 à 1 pour les immeubles collectifs. Autant dire « ne rien faire » et « ne pas traiter du tout les ponts thermiques », s'était insurgé le Directeur général de Schöck France, Raphaël Kieffer, s'exprimant au nom des industriels contre cette « ineptie ».
D'après nos dernières informations, la DHUP s'est réunie le 1er juillet dernier lors d'une conférence consultative destinée à présenter les derniers changements issus de la démarche, pour réduire les coûts de construction tout en maintenant un niveau de qualité élevé.
« Dans le cadre de ce groupe de travail, la proposition Q10 (...) a été discutée mais n'a pas fait consensus entre les membres du groupe de travail. Les échanges ont notamment porté sur la nécessité de traiter les ponts thermiques qui, avec le renforcement de l’exigence sur le bâti, représentent dorénavant une part significative des déperditions, ainsi que sur la prévention de malfaçons liées au développement de l’humidité », explique une note du Ministère du Logement.
5 mesures présentées
Concernant la réglementation thermique applicables aux bâtiments neufs, « 5 mesures principales ont été présentées aux acteurs de la construction. La proposition Q10 n'en faisait pas partie du fait de l'absence de consensus autour de cette dernière », précise-t-il.
Joint par mail, Raphaël Kieffer s'est dit « heureux d’apprendre que la DHUP a renoncé à la proposition Q10 et que la RT 2012 ne soit donc pas remise en question», ajoutant « ceci est un premier pas qui montre que nous allons dans la bonne direction. A nous maintenant de convaincre les politiques qu’il faut, dans les législations à venir, poursuivre les efforts pour une isolation performante des bâtis. Celle-ci assurera leur pérennité et une meilleure qualité de vie aux habitants ».
Un enthousiasme que partage également Daniel Costa, directeur commercial de Schöck : « J'ai l'impression que le bon sens l'emporte enfin. Cette mesure avait un impact sanitaire et socio-économique important qui constituait un véritable retour en arrière. Les citoyens et les consommateurs en auraient pâtis directement. Finalement, nous ne laisserons pas en héritage à nos enfants des bâtiments énergivores mais il nous reste encore une belle marge de progression sur le traitement des ponts thermiques ».
Claire Thibault