Pénuries d’eau : la voie ouverte à l’usage d’eaux usées traitées ?
Après les travaux d’urgence déployés à Mayotte, c’est une autre mesure présentée en cette rentrée contre les pénuries d’eau.
Ce mercredi 30 août, un décret est apparu au Journal officiel. Son but : « (…) simplifier les usages et les conditions de réutilisation des eaux usées traitées (...), tout en gardant une protection totale des populations d'un point de vue santé », expose le ministère de la Transition écologique.
Un texte censé ainsi augmenter les ressources en eau, de plus en plus amoindries face aux vagues de sécheresse, qui avaient déjà entrainé un gel des permis de construire.
Vers une utilisation pour le nettoyage des voiries
Lors de la présentation du plan Eau fin mars dernier, le président Emmanuel Macron affichait un objectif de 10 % de réutilisation des eaux usées d'ici à 2030. « En France, la réutilisation des eaux usées est plutôt faible, en comparaison avec d'autres pays [avec] moins de 1 % des eaux usées traitées qui sont réutilisées alors que dans d'autres pays ça peut aller au-delà de 10 % notamment en Italie et en Espagne, ou même encore plus en Israël », dénombre le ministère de la Transition écologique.
Mais pour avoir l’autorisation préfectorale pour un recyclage des eaux usées, le nouveau décret « indique la qualité sanitaire des eaux usées traitées à respecter pour les usages autorisés et fixe les obligations incombant aux parties prenantes, notamment les prescriptions techniques à respecter pour la protection de la santé humaine et de l'environnement ».
L’utilisation des eaux issues de stations d'épuration sera donc consacrée à certains usages non-domestiques, comme le nettoyage des voiries ou l'arrosage de certains espaces verts.
Le texte détaille également les conditions de recours aux eaux de pluie, « possible sans procédure d’autorisation ». Son usage et celui des eaux usées traitées ne sont cependant pas possibles dans les locaux d'habitation et établissements recevant du public pendant les heures d'ouverture. Il demeure également interdit pour l’alimentation, l’hygiène mais aussi des usages d’agréments, notamment les piscines et l’arrosage des espaces verts des bâtiments.
Virginie Kroun (avec AFP)
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