Le PTZ finalement élargi aux maisons individuelles en zone rurale
Le PTZ (Prêt à Taux Zéro) ne sera finalement pas l’apanage des seuls logements collectifs neufs en zones tendues. Une nouvelle saluée par l’Union Nationale des Aménageurs (UNAM) - organisation professionnelle des acteurs de l’aménagement des territoires - qui craignait de voir s’accentuer l’abandon des territoires ruraux et péri urbains.
Dans le projet de loi de finances (PLF) pour 2024, le gouvernement prévoyait initialement de recentrer le PTZ - prolongé jusqu’en 2027 - sur les zones tendues « afin de renforcer son efficacité et de limiter l’impact en matière d'artificialisation des sols et l’étalement urbain ».
Le contexte actuel, marqué notamment par une hausse des taux d’intérêt et une forte inflation, a pesé dans la balance. Les difficultés d’accès à la propriété rencontrées par les ménages des zones rurales ont particulièrement retenu l’attention des députés, de la majorité comme de l’opposition. Ces derniers n’ont pas vu d’un très bon œil la limitation du PTZ, et ont donc décidé de ne pas exclure du dispositif les maisons individuelles en zone rurale.
Éviter la mise à l’écart des territoires ruraux et péri urbains
Pour l’UNAM, ce vote témoigne d’une prise de conscience d’une majorité de la classe politique du risque de déclassement et d’humiliation des territoires ruraux et péri urbains. Jusque-là, ces derniers avaient toutes les peines du monde à se développer harmonieusement, faute d’aides et de moyens financiers.
Ce vote est également un message adressé aux élus locaux, qui savent que l’acceptation des projets tient aussi à leur intégration comme à la diversité des formes urbaines et au respect de l’identité architecturale des territoires. En effet, les projets constitués uniquement d’immeubles reçoivent systématiquement un accueil glacial de la part de leurs administrés.
C’est ici que ce PLF intervient, puisqu’il doit permettre de réconcilier logement et aménagement du territoire, en fléchant la fiscalité et les aides de l’immobilier vers les politiques publiques de revitalisation et de recyclage foncier.
Le PTZ, créé pour faciliter l’accession à la propriété des ménages les plus modestes, pourrait apporter nombre de bienfaits aux différents territoires où il est en vigueur. Il pourrait par exemple être un accélérateur du ZAN, de la revitalisation des friches, de la renaturation, de la sobriété foncière, de la redynamisation des villes moyennes ou encore du développement des quartiers de gare notamment ruraux.
Pour l’UNAM, le PTZ a un rôle primordial à jouer dans l'aménagement des territoires. Un aménagement indispensable puisqu’il est la solution qui permet de concilier transition environnementale, développement des territoires et désirs des habitants comme des élus locaux.
Jérémy Leduc
Photo de Une : AdobeStock