MaPrimeRénov’ : la CAPEB et la FFB déplorent la fin de la rénovation par geste
Mercredi dernier, le gouvernement présentait la réforme de MaPrimeRénov’, dont la nouvelle version prendra effet au 1er janvier 2024. Parmi les nouveautés : plus de rénovations globales, l’obligation de faire appel à un Accompagnateur Rénov’ pour la rénovation des passoires énergétiques, la revalorisation de certains barèmes, ou encore l’ouverture des aides au confort d’été.
Le lendemain, Patrice Vergriete, ministre chargé du Logement, réaffirmait l’objectif du gouvernement de recruter entre 4 000 et 5 000 Accompagnateurs Rénov’, et de doubler le nombre guichets France Rénov’ sur le territoire, grâce au développement de l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH).
Vendredi, la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) réagissait aux annonces concernant MaPrimeRénov’, appelant à ne pas confondre « accélération et précipitation ». La confédération regrette notamment l’éviction des rénovations par geste, qui pourrait dissuader certains ménages.
Des Accompagnateurs Rénov’ insuffisants pour être obligatoires ?
Favorable aux Accompagnateurs Rénov’, la CAPEB appelle toutefois à les rendre obligatoire uniquement lorsque leur nombre sera suffisant.
Ce lundi, c’était au tour de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) de s’inquiéter du manque d’Accompagnateurs Rénov’ formés et opérationnels pour 2024 : « La FFB a déjà alerté sur le recours obligatoire à un accompagnateur qui risque de freiner le marché dès le 1er janvier prochain du fait d’un nombre insuffisant », a rappelé la fédération.
« Pourquoi exiger que [le ménage] installe un équipement renouvelable (même s’il a déjà changé sa chaudière récemment) ou le forcer à effectuer une rénovation globale avec le recours obligatoire à un accompagnateur ? », s’interroge-t-elle, déplorant par ailleurs un combat pour la suppression du gaz, au détriment des travaux d’isolation.
Tout comme la CAPEB, la FFB regrette l’exclusion des « travaux individuels », qui représenteraient « 90 % des travaux soutenus par MaPrimeRénov’ ». « Pourquoi casser ce qui marche ? Pourquoi exclure des aides un ménage qui souhaite simplement isoler ses parois ? », s’est émue la fédération, qui craint qu’une crise de la rénovation énergétique ne s’ajoute à la crise du logement neuf.
« Après la construction neuve, est-il nécessaire de faire peser un risque sur le marché de la rénovation ? », s’est notamment inquiété Olivier Salleron, président de la FFB.
Claire Lemonnier
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