Le permis de construire de 19 éoliennes annulé
Cette décision remet en cause plus de la moitié du plus grand parc éolien terrestre de France, qui doit comprendre 35 éoliennes réparties sur plusieurs communes pour une puissance installée de 96 mégawatts.
Le tribunal administratif de Montpellier a invalidé lundi dernier, le permis de construire délivré en 2012 pour 19 aérogénérateurs d'EDF d'une hauteur de 125 mètres, sur le territoire de Pézilla-la-Rivière, commune de l'aire urbaine de Perpignan. Une décision qui n'a pas manqué de provoquer un conflit entre les défenseurs et les opposants de ce projet.
« Il y a beaucoup d'inquiétudes et de tension dans notre village parce que ce sont nos voisins immédiats (de Corneilla-la-Rivière) qui ont fait annuler ce projet », a dit à l'AFP Jean-Paul Billès, maire (sans étiquette) de Pézilla-la-Rivière, qui compte 3 396 habitants. « On est très déçus, choqués et passablement en colère, on ne comprend pas du tout ce jugement et on espère que la cour d'appel (de Marseille, ndlr) rétablira le projet », a-t-il ajouté.
Un effet rideau
En effet, la municipalité de Corneilla-la-Rivière, contestait l'implantation d'une petite partie des éoliennes, mais le tribunal administratif de Montpellier a annulé le permis de construction de 19 aérogénérateurs, en concluant que le projet « porte atteinte à la préservation des sites et paysages et au caractère et à l'intérêt des lieux ».
« Ce parc éolien, par son importance et son implantation en lignes droites parallèles sur le plateau, crée un effet rideau et se trouve en covisibilité avec le massif du Canigou, distant de plus de 20 kilomètres », a expliqué le tribunal.
A Pézilla-la-Rivière, « l'argument paysager, on ne le comprend pas bien », assure M. Billès, « puisque 16 éoliennes - sur les 35 du projet global - n'ont pas été attaquées en justice et vont donc bien tourner, chez nos voisins ». « Les premiers éléments de mâts sont tous sortis de terre, il ne leur manquait que la partie supérieure » ajoute-t-il.
Selon le maire, de nombreux vignerons de Pézilla avaient signé des baux de location de terres pour l'implantation des éoliennes. Le village comptait beaucoup sur ce projet de « croissance verte », avec un investissement de 70 millions d'euros à la clef.
La société EDF Energies nouvelles a annoncé qu'elle faisait appel de cette décision et allait poursuivre le projet sur les trois communes avoisinantes de Baixas, Calce et Villeneuve-la-Rivière (Pyrénées-Orientales) en attendant l'issue de la procédure judiciaire.
C.T (avec AFP)
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