Filière bois : la politique française épinglée
Pour les sénateurs, le modèle économique de la filière est celui d'un pays en développement, avec de graves déséquilibres provoqués par l'exportation de bois brut à l'étranger et l'importation de produits transformés à plus forte valeur ajoutée. « Nous souhaitons une clarification et un chef de file, en l'occurrence le ministère de l'Agriculture », a demandé l'autre rapporteur, Yannick Botrel (PS).
Avec 910 millions d'euros par an, les soutiens publics sont nombreux, mais « peu cohérents, et trop marqués en faveur de la filière du bois énergie », qui en capte plus d'un tiers, créant des conflits d'usage dans certaines régions. En revanche, « les soutiens à l'usage du bois dans la construction sont modestes, alors qu'il s'agit du principal débouché en France pour le bois matériau et ses dérivés », note le rapport. « Cela ne signifie pas qu'il ne faut pas installer de chaudières à bois, mais il faut veiller à bien dimensionner les installations par rapport au contexte régional», a souligné M. Botrel. Dans certaines zones, les industriels peinent à récupérer du bois pour faire du charbon ou pour la papeterie.
Les sénateurs recommandent notamment d'accroître la production de bois de l'Office national des forêts (ONF), d'augmenter la proportion d'arbres résineux (plus demandés par l'industrie), et d'instaurer un dispositif pour limiter les exportations de bois brut. La filière bois représente 440 000 emplois mais représente 10% du déficit total de la balance commerciale.
(Avec AFP)