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Emmanuel Macron défend corps et âme la loi Sapin II

Publié le 07 juin 2016

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L’examen en séance publique du projet de loi Sapin II a débuté lundi 6 juin, une journée marquée par l’intervention d’Emmanuel Macron venu à l’assemblée nationale défendre sa réforme des qualifications des artisans, devant des députés loin d’être convaincus. L'article 43 contesté fait l'objet d'une série d'amendements de suppression, et de droite et de gauche.
Emmanuel Macron défend corps et âme la loi Sapin II - Batiweb
Emmanuel Macron s'est livré lundi à un plaidoyer en faveur de sa réforme des qualifications des artisans insérée dans le projet de loi Sapin II, devant des députés loin d'être acquis à sa cause, même dans les rangs PS.

Contenue dans le projet de loi Sapin II en débat à l'Assemblée, la réforme des qualifications vise à « faciliter la création et le développement d'activités et d'emplois par les travailleurs indépendants », notamment « en soutenant les personnes éloignées du marché du travail », a affirmé le ministre.

« Il ne s'agit pas ici de revenir sur les qualifications pour l'accès à ces métiers : il faudra toujours un CAP pour être électricien ou boulanger », a-t-il assuré. Le texte doit permettre « une meilleure prise en compte de la validation des acquis de l'expérience », c'est d'ailleurs « l'accord qui a été trouvé avec des professionnels décidés à moderniser leur secteur », a argumenté M. Macron.

« Tout ce qui relève de la santé et de la sécurité sera préservé et relèvera bien d'une qualification, mais des tâches détachables de certains métiers, dans un juste contrôle, pourront être ouvertes pour que l'on crée plus facilement son activité », a-t-il ajouté.

Des députés peu convaincus

A droite comme à gauche, la loi Sapin II ne fait pas l’unanimité. L'article 43 contesté fait d’ailleurs l'objet d'une série d'amendements de suppression.

La présidente de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée et députée de l'Ariège, Frédérique Massat (PS), s'est dite à la tribune « pas favorable » à cet article suscitant « de fortes inquiétudes sur nos territoires ». L'orateur LR Olivier Marleix a quant à lui exprimé la « complète opposition » de son groupe à cette réforme, « forme de mépris » de l'artisanat et « étrange message aux jeunes ».

Malgré les critiques, M. Macron a avancé que les mesures intégrées à Sapin II ont « vocation à permettre au plus grand nombre de saisir ces nouvelles opportunités économiques ».

« Nos concitoyens ne sont pas tous égaux pour tirer partie de leurs talents » et « il y a bien une France qui vit chaque jour l'inégalité des chances », a martelé le fondateur du mouvement En Marche, appelant à s'adapter à « la grande transformation économique à l'œuvre ».

Les artisans appellent à la suppression de l’article 43

Les artisans, opposés à l’assouplissement des règles d'entrée dans certains métiers, multiplient quant à eux les appels afin que l’article 43 soit supprimé du texte gouvernemental.

« Cet article supprime l’exigence de qualification en espérant ainsi libérer la création d’entreprise ». Pourtant, l’artisanat est le secteur où l’entrepreneuriat s’est le plus développé « avec la création de 300 000 entreprises supplémentaires (sur un total de 1,1 million d’entreprises artisanales) en moins de 20 ans », a notamment indiqué l’Union professionnelle artisanale (UPA) dans un communiqué.

« C’est bien la preuve que l’acquisition d’un minimum de compétences n’est pas un frein à la création d’entreprises. Au contraire, elle est nécessaire à la réussite des porteurs de projet ».

« Les métiers de l’artisanat sont des vrais métiers qui nécessitent de disposer de compétences. On ne peut pas s’improviser maçon, coiffeur ou boucher ! », s’est ainsi exclamée l’UPA qui rappelons-le est à l’initiative de la campagne « Ma Box Loi Sapin » invitant les ministres à se reconvertir en artisans.

L’organisme a estimé que la suppression des qualifications tendrait à « appauvrir très rapidement les savoir-faire artisanaux » et serait « dangereuse pour le consommateur ».

« Je veux croire à la sagesse des députés. Je compte sur eux pour ne pas adresser un message de mépris, à la fois aux artisans qui défendent la qualité, et aux jeunes qui se forment dans des métiers d’avenir. Ne sacrifions pas la qualité artisanale sur l’autel du dogmatisme politique », a conclut le Président de l’UPA, Jean-Pierre Crouzet, cité dans le communiqué.

R.C (Avec AFP)
Photo de une : ©Fotolia

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