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Audit énergétique : la FIDI confiante, la Cinov Ingénierie pas encore prête

Publié le 13 mai 2022

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Une semaine après la publication au Journal Officiel du décret rendant obligatoire, à partir de septembre 2022, l’audit énergétique lors de la vente de logements F et G, les acteurs de la filière réagissent. Dernier en date : le syndicat Cinov Ingénierie, qui ne s’estime pas prêt, contrairement à la FIDI.
Audit énergétique : la FIDI confiante, la Cinov Ingénierie pas encore prête - Batiweb

Mercredi 4 mai, le décret rendant l’audit énergétique obligatoire, à partir du 1er septembre prochain, lors la vente de passoires énergétiques (logements F et G) a été publié au Journal Officiel. Le texte vient détailler les différentes échéances, calculs attendus, et professionnels habilités à réaliser ce nouvel audit.

Pour rappel, valable 5 ans, le nouvel audit devra calculer les consommations d’énergie annuelles et émissions de gaz à effet de serre, tout en proposant des travaux de rénovation énergétique performants.

Les diagnostiqueurs n’ont pas tardé à réagir, à commencer par le Sidiane, qui réclamait de nouveau la semaine dernière un report de l’obligation au 1er janvier 2023. Et ce alors qu’elle a déjà a été décalée de janvier 2022 à septembre 2022. Le Sidiane craignait que rien ne soit prêt, des méthodes et logiciels de calcul et de chiffrage aux formations professionnelles. 

La Cinov Ingénierie redoute des « maladresses réglementaires »

 

Même avis du côté de la fédération Cinov Ingénierie, qui appelait jeudi « le futur Premier ministre en charge de la planification écologique à réviser l’audit énergétique ». 

« Les éditeurs de logiciels ne sont pas encore prêts et la Direction de l'Habitat, de l'Urbanisme et des Paysages (DHUP) prévoit une période de tests pendant la période des congés d’été. Au sortir d’une difficile période de confinement, réaliser ces phases de tests pour une mise en œuvre en septembre semble mener inévitablement à l’échec », s’inquiète Julien Garnier, administrateur de la Cinov Ingénierie.

Certes, le syndicat salue l’effort du gouvernement en termes de rénovation énergétique, alors qu’une crise énergétique, aggravée par la guerre en Ukraine, bat son plein

Toutefois, la Cinov Ingénierie déplore « la non prise en compte des recommandations et avertissements exprimés par les acteurs du secteur », tandis que « les précipitations autour du nouveau DPE ont déjà̀ coûté aux propriétaires près de 9 millions d’euros ».

Pour le représentant des ingénieurs, l’entrée en vigueur de l’audit énergétique au 1er septembre n’est pas suffisante pour entreprendre tous ces préparatifs. Autre source d’inquiétude : l’objectif d’un texte qui entend convertir les passoires thermiques en classe D ou E via la rénovation. « Ce type de démarche amènera à des travaux de piètre qualité́ et à l'installation de systèmes de chauffage, qui resteront énergivores », prédit, pessimiste, Cinov Ingénierie.

Le syndicat défend une «rénovation performante en une fois et à coût maîtrisé », accompagnée d’une sensibilisation des futurs propriétaires en la matière. 

« Force est de constater que les retours d’experts sur la baisse des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre n’ont pas été pris en considération, du fait des seuils retenus dans ce décret », reproche le syndicat. 

La FIDI sera « au rendez-vous »


D’autres acteurs de la future filière se montrent plus conciliants. C’est le cas de la Fédération interprofessionnelle du diagnostic immobilier (FIDI), qui déclarait, également le 12 mai, se préparer « activement à devenir les forces vives » dans la rénovation des passoires énergétiques en maisons individuelles. 

« Mais, pouvons-nous faire autrement, l’objectif 2050 étant de parvenir à la neutralité carbone pour le logement ? Cette nouvelle prestation est bien là pour informer le nouvel acquéreur des travaux qu’il doit mettre en œuvre, le plus tôt possible pour atteindre cette performance, puisque l’audit énergétique doit être fourni au moment de la promesse de vente », soutient la FIDI.

« S’il est vrai que des difficultés subsistent sur les DPE en immeubles collectifs ou pour des appartements de zones urbaines, les DPE « réformés » en méthode 3CL sont aujourd’hui fiabilisés pour les maisons individuelles, pour autant que le propriétaire fournisse les informations requises », abonde Frédéric Obled, membre du GT DPE-Audit énergétique et administrateur de la fédération. « Par conséquent, les classements de la grande majorité des maisons individuelles en F et G ne doivent rien au hasard », ajoute-t-il.

Autrement dit, l’intéressé se dit « confiant » dans la maîtrise par les adhérents de la FIDI de la méthode de 3CL du DPE, « désormais au moteur de l’audit énergétique » 

« Notre attente actuelle est la mise au point des logiciels audit énergétique, pour le mois de juin. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont assuré à la FIDI une rencontre tout début juillet pour faire un point précis de l’état d’avancement, afin de se rendre compte si la date du 1er septembre était tenable. Nous serons donc au rendez-vous », conclut la fédération.


Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock

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