Arnaque à la pompe à chaleur : la ministre de la Transition énergétique réagit
Alors que plus d'un million de pompes à chaleur (PAC) ont été vendues en 2022, selon le dernier bilan d’Uniclima, ce type d’équipement fait parfois malheureusement l’objet d’arnaques à la rénovation énergétique. C’est ce que révèle un reportage réalisé par « Complément d’Enquête », et diffusé le 2 mars.
Dans ce reportage, un couple témoigne s'être fait arnaquer par un commercial leur ayant vendu une pompe à chaleur de près de 30 000 euros et leur ayant promis un prêt à taux zéro. Face à des doutes, le couple tente de se rétracter, mais l'entreprise leur annonce 4 000 € de frais de résiliation. Quelle n'est pas leur surprise lorsqu'ils apprennent que le montant total qu'ils doivent rembourser s'élève en réalité à 45 000 €, qu'ils ne pourront pas bénéficier d'un prêt à taux zéro (avec un taux qui s'élève finalement à 3,95 %), et qu'ils ne pourront pas faire annuler le prêt.
Pour mener leur enquête, deux journalistes en caméra caché se sont fait passer pour un couple cherchant à réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leur maison, et s’intéressant à l’installation d’une pompe à chaleur. C’est un commercial de cette même entreprise et s'auto-proclamant mandaté par l’État qui leur vend l'installation aux mêmes conditions que le couple arnaqué ayant porté plainte.
Le gouvernement sera « intraitable » face aux « margoulins »
« On sera absolument intraitable face à ces brebis galeuses qui jettent le discrédit sur l'ensemble de la profession des métiers du bâtiment. Ce sont des escroqueries (…) et toute personne qui se présente comme un représentant de l'État et vous démarche est un menteur », a réagi Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique après la diffusion de cette enquête. « C'est inadmissible pour les Français qui ont eu recours à ces margoulins, et pour les finances de l'État », a poursuivi la ministre.
Le reportage de Complément d'Enquête souligne par ailleurs le manque de contrôles des dispositifs d'aide à la rénovation énergétique, et le manque d'efficacité des travaux réalisés, alors que seuls 13 400 logements ont bénéficié d'une rénovation globale performante, contre 680 000 primes versées pour des travaux par geste (changement de fenêtres, installation de chauffage, isolation...).
En fin d'année 2022, plusieurs organismes indépendants avaient déjà pointé les limites des dispostifs d'aide à la rénovation énergétique, avec des travaux isolés peu efficaces, des dysfonctionnements techniques pour MaPrimeRénov', ou encore des délais parfois très longs pour bénéficier des aides.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock