Rachat électricité photovoltaïque : le gouvernement serre la vis
Pour profiter de ce tarif, de nombreux investisseurs se sont mis à construire des bâtiments vides, sans autre but que la production d'électricité solaire. Parlant d’« effet d'aubaine », Le gouvernement a publié mercredi de nouvelles règles, plus restrictives, pour réduire ce phénomène, qui a pris une ampleur exceptionnelle à partir de novembre quand le gouvernement a annoncé son intention de réviser les tarifs. Alors que mi-2009, EDF enregistrait chaque mois environ 5000 demandes de contrat d'achat, elles avoisinent aujourd'hui 3000 par jour. Dans un avis rendu début décembre, la Commission de régulation de l'Energie (CRE) avait pointé du doigt cette bulle spéculative aboutissant à la construction de bâtiments sans utilité sociale.
Désormais, les projets déposés après le 1er novembre 2009 et n'ayant pas fait l'objet d'une demande complète de raccordement au réseau électrique seront recalés. Ils « devront faire l'objet d'une nouvelle demande d'achat de l'électricité aux nouvelles conditions tarifaires » publiées mercredi, indique le ministère de l'Energie dans un communiqué présentant les nouveaux tarifs d'achat. La FNSEA, principal syndicat agricole français, a déclaré n'être « pas du tout contente » des nouvelles mesures décidées par le gouvernement pour résorber la bulle spéculative qui s'est formée dans la production d'électricité photovoltaïque, qualifiant cette modification « anti-incitative pour les jeunes ».
Pour les autres bâtiments existants (bureaux, industries, commerces, bâtiments agricoles), le tarif est fixé à 50 centimes/ kWh. Enfin, pour les bâtiments qui ne peuvent bénéficier de ces deux premiers tarifs, un tarif avec « intégration simplifiée au bâti » est créé à 42 centimes/kWh.
Bruno Poulard