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Procès requis pour le drame de la rue d'Aubagne à Marseille

Publié le 18 mars 2024

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Le parquet de Marseille annonce avoir requis le renvoi devant le tribunal correctionnel de quatre individus impliqués dans l'effondrement de deux immeubles délabrés à Marseille, sur la rue d'Aubagne.
Procès requis pour le drame de la rue d'Aubagne à Marseille - Batiweb

Survenu le 5 novembre 2018, l'effondrement des immeubles au 63 et au 65 rue d'Aubagne, qui a coûté la vie à huit personnes et endeuillé la cité phocéenne, a révélé au grand jour l'ampleur de l'habitat insalubre dans la deuxième ville de France.

Quatre personnes ont été mises en examen pour « homicides involontaires et blessures involontaires », a précisé le procureur de Marseille, Nicolas Bessone. 

Un « drame de la routine »

 

Parmi les personnes visées par ces poursuites : Julien Ruas, adjoint au maire chargé de la prévention et de la gestion des risques - durant le mandat municipal de Jean-Claude Gaudin (LR) - et Richard Carta, l'architecte mandaté par le tribunal administratif pour inspecter l'immeuble du 65 rue d'Aubagne, quelques semaines avant le drame. 

Ce dernier avait notamment omis d'interroger les habitants lors de sa visite, le 18 octobre 2018, trois semaines avant le drame. 

Deux entités morales sont également dans le viseur de la justice : Marseille Habitat, propriétaire de l'immeuble voisin délabré, et le cabinet Liautard, syndic de copropriété en charge de la gestion du bâtiment où résidaient les victimes.

Dans son réquisitoire, le procureur Michel Sastre souligne que, bien que  « personne ne pouvait prédire un effondrement », aucun des mis en examen n'a pas pris les mesures adéquates pour prévenir cette tragédie. Richard Carta, en particulier, est accusé d'avoir manqué à ses obligations d'expert, dénonce le magistrat, évoquant un « drame de la routine ». Quant à Julien Ruas, son manque d'initiative et de responsabilité dans l'exercice de ses fonctions a été sévèrement critiqué.

« Si les réquisitions venaient à être suivies (...) une audience de mise en état pourrait avoir lieu au printemps, pour une ouverture possible du procès cet automne », a expliqué le procureur de Marseille.

Cette affaire, au-delà de ses aspects judiciaires, soulève des questions fondamentales sur la gestion de l'habitat insalubre à Marseille, et plus généralement, sur l'ensemble du territoire français. Un projet de loi contre l'habitat dégradé a depuis été voté en première lecture

 

Marie Gérald (Avec AFP)

Photo de Une : Nicolas Vallauri pour la Provence

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