Effondrement d’immeubles à Marseille : 12 nouveaux prévenus au procès
Nouveau rebondissement en vue du procès concernant l’effondrement des deux immeubles de la rue d’Aubagne à Marseille, qui avait entraîné la mort de huit personnes en novembre 2018.
Les parties civiles ont réclamé des citations directes pour douze nouveaux prévenus lors d’une audience de procédure. Ces prévenus devraient être jugés en novembre prochain pour leur éventuelle responsabilité.
Le 17 avril dernier, les juges d’instruction avaient déjà ordonné le renvoi de quatre prévenus devant le tribunal correctionnel de Marseille : Julien Ruas, ancien adjoint de l’ex-maire Jean-Claude Gaudin, Richard Carta, architecte-expert, mais aussi deux personnes morales, à savoir Marseille Habitat, et le cabinet de syndic Liautard.
Les deux premiers sont notamment accusés de négligence, et notamment l’architecte Richard Carta qui avait été mandaté par le tribunal administratif pour inspecter l'un des deux immeubles trois semaines avant l'effondrement.
Des propriétaires qui seront jugés
Ce 21 juin, le tribunal correctionnel de Marseille a enregistré les citations directes délivrées aux propriétaires de quatre des dix logements d’un des immeubles effondrés.
Sept personnes physiques et deux sociétés supplémentaires sont donc poursuivies pour « homicide involontaire aggravé, et de mise en danger et de soumission de personnes vulnérables à des conditions d'hébergement incompatibles avec la dignité humaine ».
« C'était totalement insatisfaisant de ne pas avoir les propriétaires dans un tel procès », a notamment déclaré Me Philippe Vouland, défenseur des enfants d’une mère de famille tuée dans l’effondrement.
Le président du tribunal a d’ailleurs sollicité les avocats des parties civiles pour obtenir des photos des huit victimes, « afin qu’elles ne soient pas juste un numéro dans la procédure ».
Trois autres citations directes visent les représentants des deux personnes morales déjà renvoyées : Christian Gil, ex-directeur général de Marseille Habitat, son délégué Christian Coulange, et Jean-François Valentin, gestionnaire pour le syndic Liautard.
La ville de Marseille partie civile ?
Autre rebondissement : la demande de la ville de Marseille de se constituer partie civile au procès, « ne serait-ce que pour répondre aux questions qui pourraient se poser », explique Me Grégoire Ladouari, l’un de ses avocats.
Le débat sur la recevabilité de cette constitution de partie civile, rejetée lors de l'instruction, a été renvoyé au 20 septembre, lors d'une nouvelle audience.
Le procès est quant à lui prévu entre le 7 novembre et le 18 décembre 2024, soit six ans après le drame.
Claire Lemonnier (avec AFP)
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