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À Nice, une société d’explosifs pour le BTP condamnée à des peines de prison

Publié le 10 janvier 2025

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Le verdict est tombé pour Capral. L'entreprise, commercialisant des explosifs pour le BTP, était en procès pour pratiques trompeuses et blessures involontaires. Ses deux gérants ont reçu des peines allant jusqu’à deux ans de prison.
À Nice, une société d’explosifs pour le BTP condamnée à des peines de prison - Batiweb

La société Capral a été condamnée le 10 janvier pour pratiques commerciales trompeuses par le tribunal correctionnel de Nice.

Cette entreprise, basée à Saint-André-de-la-Roche (Alpes-Maritimes), fournissait à ses clients professionnels des explosifs dit de « déroctage » et dispensait des formations à leur maniement sans agrément. Formation adressée aux cordistes, recourant à ces cartouches pyrotechniques de catégorie P2 pour des opérations de purge sur les falaises.

En 2021, un cordiste formé par Capral avait été gravement blessé. L’accident a déclenché une enquête administrative, suivie d’une poursuite envers le distributeur et ses deux gérants, pour pratiques trompeuses et blessures involontaires. 

« Des formations bidon »

 

Une audience, le 13 décembre dernier, a révélé que Capral avait dispensé plus d'un millier de formations au maniement des explosifs qu'elle commercialisait, de 2011 à 2021. Les deux gérants de l’entreprise s’étaient prévalus d’un soi-disant agrément européen, délivré par une société allemande. 

Le principal dirigeant a été condamné à deux ans d’emprisonnement, la confiscation des sommes saisies sur ses comptes - dépassant les 80 000 euros - et l’interdiction d’exercer pendant cinq ans une activité liée aux explosifs. Le second dirigeant, quant à lui, a reçu une peine de six mois de prison avec sursis, accompagnée d’une amende de 50 000 euros. Il est également interdit de toute activité de ce type, pendant cinq ans. 

Les deux prévenus devront verser des milliers d’euros de réparation à la vingtaine de sociétés du BTP s’étant portées partie civile, mais aussi à l’association Cordistes en colère et au syndicat des cordistes de France. Une audience est prévue pour l’indemnisation de la victime de l’accident. 
 
Maître Stéphane Teyssier, avocat des parties civiles, applaudit la décision qui va, selon lui, « mettre un terme à ces pratiques dangereuses pour la vie des salariés, avec des formations bidon qui duraient 8 heures contre deux à trois jours pour les organismes agréés et à des tarifs largement inférieurs ».


Virginie Kroun (avec AFP)
Photo de Une : Adobe Stock 

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