Effondrements de la rue d’Aubagne : le procès s’ouvre à Marseille
Six ans après le drame, le procès du drame du logement indigne de la rue Aubagne, à Marseille, s’ouvre enfin. Cette tragédie, dans laquelle huit personnes ont péri dans l’effondrement de deux immeubles vétustes, avait traumatisé la cité phocéenne, faisant descendre plusieurs milliers de personnes dans les rues.
Pour les 16 prévenus de ce dossier, il est maintenant l’heure de rendre des comptes. Leur procès, qui a débuté le 7 novembre à Marseille, s’étalera jusqu’à la mi-décembre.
Les victimes réclament que justice soit faite
À l’appel du Collectif du 5 novembre, né dans le sillage de cette catastrophe, quelques dizaines de personnes s’étaient réunies juste avant l’ouverture des débats devant la caserne du Muy, qui abrite la salle des procès hors-normes où seront jugés les prévenus du dossier. Toutes portaient un ruban vert, en soutien aux familles des victimes.
Toute la matinée, les quelques 90 parties civiles de ce dossier « monstre », comme qualifié par la presse locale, se sont enregistrées une à une. Parmi elles, la famille d’Ouloume Saïd Hassani, cette mère de famille de 54 ans décédée dans l’effondrement du 65 rue d’Aubagne, juste après avoir déposé son petit dernier de 8 ans à l’école : ils attendent « un épilogue », « que soient sanctionnées toutes les errances qui ont eu lieu », a déclaré à l’AFP leur avocat, Me Philippe Vouland.
« Ils ont signalé à plusieurs reprises les bruits suspects, les fissures. Ils ont réclamé, ils ont demandé » et ils veulent aujourd’hui « que soient sanctionnés évidemment tous ceux qui n’ont pas fait ce qu’ils devaient faire », a-t-il ajouté.
« L’émotion, elle ne va pas être facile. Ça va se gérer au jour le jour », confiait de son côté Linda Larbi, cousine de Chérif Zemar, une des autres victimes décédées. « On est tous en contact avec les familles des victimes. Tout le monde est à peu près logé dans le même hôtel. On va s’aider, on va se soutenir et on va avancer petit à petit », a-t-elle ajouté.
Kevin Vacher, membre du Collectif du 5 novembre et militant actif contre le logement indigne, à souligné un procès à la « symbolique extrêmement forte ». Tout au long du procès, le collectif organisera des assemblées citoyennes et des prises de parole dans le quartier de Noailles, a-t-il ajouté.
Jérémy Leduc (avec AFP)
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