Réforme du DPE : 7,2 millions de passoires énergétiques estimées
L’Observatoire National de la Rénovation Énergétique (ONRE) a publié le 22 juillet sa dernière étude sur les caractéristiques du parc de logements français.
Le nombre de passoires énergétiques en hausse
Bilan : le nombre de logements classés comme « passoires énergétiques » – étiquettes F ou G du diagnostic de performances énergétiques (DPE) – a augmenté, passant de 4,8 millions de logements en 2018 à 5,2 millions en 2022, sur un total de 30 millions de résidences principales, représentant ainsi 17,3 % du parc.
En élargissant aux résidences secondaires et aux logements vacants, ce nombre serait même de 7,2 millions de passoires énergétiques. Une hausse qui peut s’expliquer par la réforme du DPE qui a eu lieu en 2021, avec un changement de la méthode de calcul.
À l’inverse, seuls 1,5 million de logements sont considérés comme « peu énergivores » (étiquette A et B du DPE), soit 5 % du parc.
… depuis la réforme du DPE
Depuis un an, le calcul du DPE se base en effet sur l’année de construction du logement, les équipements, le mode de chauffage, la consommation primaire d’énergie, mais aussi les émissions de gaz à effet de serre.
Une réforme qui a d’ailleurs été chaotique, avec des anomalies et erreurs de calcul ayant alerté les diagnostiqueurs – et dont une version corrigée est désormais applicable.
Dans son étude, l’ONRE dénombre plus de passoires énergétiques parmi les maisons individuelles que dans l’habitat collectif, dans les résidences secondaires que dans les résidences principales, dans le parc privé que dans le parc social, et parmi les plus petits logements, et ceux chauffés au fioul (44 % sont des passoires).
« La part des passoires énergétiques est plus élevée dans les résidences secondaires (32 %, soit 1,2 million de logements) et dans les logements vacants (27 %, soit 0,8 million de logements). Par ailleurs, « les logements les plus petits sont les plus énergivores » : près de 34 % des logements de moins de 30 m2 ont une étiquette F ou G, contre 13 % des habitations de plus de 100 m2 », détaille l’ONRE.
Rappelons que dans le cadre de la Climat et Résilience, les logements les plus mal classés devront être rénovés, sous peine de gel de loyers, voire d’interdiction de location. Ainsi, dès le mois d’août, les loyers seront gelés pour les logements classés F et G, et les logements dépassant une consommation conventionnelle en énergie finale de plus de 450 KWh par m2 par an seront considérés comme indécents.
Le rapport complet est accessible ici.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock