Plus de 2,4 millions de ménages en attente d'un logement social en France
Le nombre de ménages en attente d’un logement social en France a atteint un niveau sans précédent, s’élevant à 2,42 millions fin 2022, selon un communiqué de l’Union sociale pour l’habitat (USH). Une statistique alarmante, qui représente une augmentation de 7 % par rapport à l’année précédente.
« Il est urgent de renverser cette situation »
L'USH, qui représente à la fois les bailleurs sociaux publics et privés, a précisé que ce chiffre inclut à la fois les ménages en attente d'une première attribution et ceux déjà logés dans le parc HLM en attente d'une mutation, qui s'élèvent à environ 797 000 personnes.
Dans son communiqué, l'organisation souligne que la demande de logements sociaux est présente dans tous les territoires, mais elle est particulièrement marquée en Ile-de-France, sur le littoral atlantique, la côte méditerranéenne, le Genevois français et la métropole lilloise.
Le chiffre ne tient pas compte des ménages éligibles à un logement social mais qui renoncent « compte tenu des délais d'attente importants et trop souvent rédhibitoires que connaissent certains territoires », ajoute l'USH.
Les bailleurs sociaux expriment leur consternation face à la situation et critiquent l'absence d'action de la part du gouvernement, tandis que la production de logements neufs est en chute libre, notamment en raison de l'augmentation des coûts de construction et des restrictions d'accès au crédit.
Selon eux, la crise du logement est désormais bien ancrée et l'augmentation continue du nombre de ménages en attente de logements sociaux en est une preuve flagrante. La semaine dernière, le président Emmanuel Macron est toutefois revenu sur celle-ci, appelant notamment à simplifier et réduire les délais de construction, ou encore à développer le logement locatif intermédiaire pour faire baisser les prix.
Pour la présidente de l'USH, Emmanuelle Cosse : « l’affaiblissement des moyens financiers des organismes HLM, la diminution des APL, la hausse du taux de TVA sur la production neuve et l'absence de portage politique du sujet du logement par l'exécutif, depuis 2017, ont eu pour conséquence immédiate une baisse de la production de logements sociaux », ajoutant qu’il « est urgent de renverser cette situation en renforçant les aides à la pierre, en mettant fin aux ponctions effectuées annuellement sur les bailleurs sociaux et en mobilisant le foncier public pour construire davantage de logements sociaux ».
Marie Gérald (Avec AFP)
Photo de une : ©AdobeStock