Plan France Relance : le logement neuf absent
Dans le cadre du plan « France relance », le Premier ministre Jean Castex annonçait hier une enveloppe de 100 milliards d'euros, dont 6,7 milliards d'euros consacrés à la rénovation énergétique.
Dans le détail, 4 milliards serviront à rénover les bâtiments publics, 2 milliards à rénover les logements privés, notamment à travers le dispositif d'aide MaPrimeRénov', qui sera élargi aux ménages les plus aisés, bailleurs privés et copropriétés à partir du 1er janvier prochain. Enfin, 500 millions seront réservés à la rénovation du parc social (en plus des 3 milliards accordés par la Caisse des dépôts), et 200 millions à une aide pour la rénovation du parc tertiaire des TPE-PME.
Le bâtiment se félicite de l'accent mis sur la rénovation énergétique
L'ensemble du secteur du bâtiment s'est immédiatement félicité de cette annonce mettant la rénovation énergétique au cœur de la relance économique.
La Capeb a toutefois souligné l'importance de revaloriser le label RGE et de simplifier le dispositif des CEE pour mener à bien cette ambition : « Nous rappelons que pour atteindre cet objectif ambitieux de logements rénovés, il faudra également réunir plusieurs conditions, notamment simplifier le dispositif RGE, fluidifier le dispositif des CEE, accompagner les entreprises et informer les clients. Ce que nous demandons au Gouvernement, c'est de fluidifier ces dispositifs, de les rendre plus lisibles, et plus stables », a notamment réagit Jean-Christophe Repon, président de la Capeb.
... mais s'inquiète de l'absence de soutien au logement neuf
De côté de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), de LCA-FFB, et de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), les fédérations ont unanimement exprimé leur inquiétude face à l'absence de soutien au logement neuf.
« Sur les 12 derniers mois par rapport aux 12 mois précédents, nous avons déjà perdu 50 000 logements autorisés. Au S1 2020, les promoteurs ont mis sur le marché près de 50 % de logements de moins qu’au S1 2019 », a notamment alerté la FPI.
Et sa présidente Alexandra François-Cuxac d'ajouter : « La construction de 2021 et les logements de 2022 dépendent des permis de construire que nous obtiendrons dans les six prochains mois. C’est donc maintenant qu’il faut agir, en aidant les maires et en soutenant les acquéreurs ».
Parmi les mesures réclamées par les trois fédérations : la simplification et la digitalisation des démarches administratives, le PTZ à 40 % sur l'ensemble du territoire, le retour de l'APL Accession, ou encore la prolongation du Pinel au-delà de 2021.
Si le logement neuf reste absent du plan de relance, le secteur de la construction peut encore espérer des mesures dans le projet de loi finances 2021, qui devrait être présenté fin septembre.
C.L.
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