Malgré le contexte, le marché de l'immobilier continue de résister
« De grands défis attendent le marché immobilier prochainement » note le syndicat dans sa dernière note de conjoncture publiée mercredi 23 novembre.
La fédération immobilière estime que « quelques effets de second tour sont probables » en 2023, notamment la hausses des salaires et les revalorisations automatiques du prix de certains biens et services indexés sur l’inflation. Seule ombre au tableau : la confiance des ménages qui a fortement baissé depuis le conflit en Ukraine.
Le marché se maintient à un niveau élevé
Une ombre qui ne décourage pas la Fnaim. La fédération estime que l’année pourrait se finir autour de 1,12 million de ventes de logements existants, ce qui ferait de 2022 la deuxième meilleure année en termes de volumes, après le record de plus d’1,17 million en 2021. Une hypothèse qui va à l'encontre de celle prévue par la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui indique que depuis 2022 les ventes totales de logements neufs ne dépassent pas le niveau de 2020, année pourtant qualifiée de « crise exceptionnelle ».
En effet, même si les ventes de logement continuent de chuter depuis septembre 2021, « les candidats à l’achat continuent de répondre présents », souligne la fédération immobilière, qui note qu’à fin août 2022, près d’1,15 million de ventes avaient été réalisées sur 12 mois.
En termes de prix, la Fnaim observe un léger ralentissement depuis avril 2022. Une tendance à davantage de modération qui « est sans doute la bienvenue » après un emballement post-Covid, commente-t-elle. Toutefois, sur un an, les prix augmentent légèrement plus que l’inflation (+6,6%) au 1er novembre 2022.
Baisse des prix dans les grandes villes
La Fnaim note ainsi qu'un rééquilibrage commence à s’opérer dans les villes les plus chères. « Les prix augmentent moins là où ils étaient les plus élevés », déclare-t-elle. Paris observe une légère baisse (-1,1 % sur un an) mais « ne subit pas un naufrage », notamment grâce à un rebond de ses ventes (+8 % sur un an à fin août).
Les prix ont également viré de bord à Lyon (-1,5 % sur un an), à Nantes (-2 % sur un an) ou encore à Bordeaux (0 % sur un an). Une chute des prix « inévitablelà où ils sont le plus écartés de l’évolution des revenus », selon la fédération qui indique que « dans certaines métropoles et leur périphérie les acheteurs doivent faire avec les moyens du bord ».
Mais ce marché des grandes villes est « à deux vitesses », note le syndicat puisque les prix des villes du Sud-Est comme Marseille (+7 % sur un an) ou Nice (4 823€/m2, +8,9% sur un an) restent sur une belle dynamique.
De leur côté, les taux de crédits immobiliers continuent d’augmenter dans le sillage des taux des emprunts d’Etats « et ce n’est sans doute pas fini », avertit la Fnaim. A fin octobre 2022, les taux des crédits immobiliers avaient grimpé à 1,79% d’après les prévisions de la Banque de France.
Immobilier ancien : les prix ralentissent au T3 2022Selon les derniers chiffres de l’indice Notaires-Insee publiée ce jeudi 24 novembre, les prix de l’immobilier ancien au troisième trimestre ralentissent légèrement sur un an. Au deuxième trimestre, l’augmentation avait été de 6,8% et de 7,3% au premier. Alors que la hausse des prix est soutenue depuis le début de la pandémie, cette dernière suit la courbe des transactions, qui « après avoir atteint un pic au 3e trimestre 2021 (plus de 1,2 million de ventes) reflue doucement », mais reste à un niveau très élevé avec 1,13 million de ventes conclues. En Île-de-France, les prix de l'immobilier sont les plus élevés, augmentent nettement moins que le reste de la France métropolitaine (+2 % contre +8,1 %). Par ailleurs, la tendance observée depuis 2020, qui voit les prix des maisons se renchérir beaucoup plus vite que les appartements, continue: elles s'acroissent deux fois plus vite (8,2 % contre 4,1 %) au troisième trimestre. |
Marie Gérald
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