Maison du futur : une vision boulerversée par la pandémie
Après la ville et les bureaux, c’est une troisième et dernière étude sur les logements, qui vient clôturer le triptyque d’enquête « Architecture du Futur », menée par PlanRadar.
L’envergure internationale de la plateforme européenne - spécialisée dans la digitalisation des projets de construction et d’immobilier dans le cloud - permet un tour d’horizons de l’habitat du futur imaginé dans 12 pays : l'Allemagne, l'Autriche, les Emirats Arabes Unis, l'Espagne, les Etats-Unis, la France, la Hongrie, l'Italie, la Pologne, la République tchèque, le Royaume-Uni ainsi que la Slovaquie.
Une vision marquée par la pandémie, qui bouscule depuis ces deux dernières années les habitudes et envies de chacun concernant leur logement.
Vers des logements plus grands et modulables
Premier constat de l’étude PlanRadar et sans surprise : le penchant des pays vers de plus grands volumes et modulabilité de leurs espaces.
« Avec l’émergence du télétravail et du travail hybride, la frontière entre espace privé et espace de travail s’est progressivement amincie participant à l’émergence de nouveaux besoins et désirs de ses occupants. Ainsi, des millions de propriétaires et de locataires recherchent désormais des logements dotés d’un espace où ils peuvent travailler sans être interrompus par la vie de famille. Lorsque cela n'est pas possible, ils recherchent un mobilier flexible qui leur permet de transformer certaines pièces en bureau pendant la journée, avant de les réaménager en cuisine, salon ou chambre, la journée de travail terminée », développe PlanRadar.
Ainsi, sur 12 pays étudiés, sept (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Autriche, Slovaquie, Italie et les Émirats Arabes Unis) cherchent des habitats multifonctionnels. Une tendance susceptible d'élargir la taille minimale du logements dans certains logements. Ce sera sûrement le cas de l’Autriche, qui avait déjà vu sa surface moyenne passer de 86 m2 dans les années 90 à 99,2 m2 en 2015. En France, cela se confirme avec la taille des logements pouvant bénéficier des aides fiscales immobilières (Pinel), qui va doubler en 2023 pour atteindre les 28m2 pour un T1.
La durabilité au coeur du cadre de vie
« Privés d’espaces extérieurs pendant la pandémie, les habitants ont de nouvelles attentes en termes d’espaces verts. Ainsi, les Américains, les Britanniques et les Italiens sont particulièrement désireux de disposer d'un espace extérieur directement accessible depuis leur maison. Il ne s'agit pas nécessairement d'un jardin privé ; beaucoup s'intéressent aux espaces extérieurs communs », rapporte PlanRadar.
Un constat qui va de pair avec l’envie d’une majorité du panel à « vivre durable ». Si, du côté du Royaume-Uni, cela se traduit par un engouement pour les maisons passives, l’Allemagne, la République tchèque ou la France font la part belle aux matériaux biosourcés.
À préciser qu’à l’échelle hexagonale, le biosourcé est une solution de plus en plus valorisée pour répondre aux enjeux de la RE2020.
La connectivité, une priorité en France
Dernière observation de l’étude PlanRadar : la place de la domotique et des équipements connectés dans l’habitat.
« Ces équipements connectés doivent rendre les logements plus confortables, plus faciles à gérer et plus sûrs, mais doivent aussi permettre de réaliser des économies. (…) Parmi les technologies les plus populaires, on retrouve les systèmes d'éclairage intelligents, les thermostats connectés et les dispositifs de sécurité domestique connectée », souligne notamment PlanRadar
La France et les États-Unis seraient les plus grands adeptes, prévoyant l'adoption de 14 des 24 technologies répertoriées dans cette étude. On remarque notamment les systèmes d’éclairage intelligents, les dispositifs de sécurité connectés ainsi que le thermostat.
Il faut dire qu’en France, la maison connectée fait partie des solutions pour lutter contre la crise énergétique, soutenue récemment par le Réseau de transport d'électricité.
Virginie Kroun
Photo de Une : Adobe Stock