Loi Kasbarian : +23 % de ménages expulsés en un an ?
Le Collectif des associations unies (CAU), regroupant 41 associations du logement et de l’hébergement, alerte sur les « effets néfastes déjà visibles » de la loi Kasbarian.
D’après le collectif, il y aurait eu une « aggravation de tous les indicateurs du mal-logement », et notamment une augmentation du nombre d’expulsions, accentuée par l’arrivée des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Ainsi, 2023 aurait été l’année « d’un nouveau record », avec « 21 500 ménages expulsés de leur logement », soit +23 % sur un an.
Selon le CAU, des personnes qui obtenaient jusqu’ici un sursis, comme les personnes âgées, seraient aujourd’hui expulsées.
« On assiste à des décisions d'expulsion pourdes retards de loyer anecdotiques », estime le collectif.
Des inquiétudes concernant le logement étudiant
Cela concerne également les étudiants, avec 3 000 expulsés de leur logement Crous pour accueillir le personnel des JO.
Ce mardi, la ville de Paris s’est d’ailleurs inquiétée de la hausse du nombre de logements inoccupés (utilisés en location de courte durée ou vacants) et de la baisse de l’offre de logements étudiants. Selon l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur), plus de 262 000 logements été inoccupés dans la capitale en 2020, soit près de 20 % du parc.
Outre les logements, les expulsions identifiées par le CAU concernent aussi les « lieux de vie informels », tels que les locaux inoccupés.
Entre le 1er mai 2023 et le 30 avril 2024, l’Observatoire des expulsions de lieux informels a ainsi recensé 147 785 personnes expulsées, dont 6 757 enfants.
Résultat, le 27 mai, « plus de 6 500 personnes, dont 1 900 enfants », auraient dormi dans la rue, soit une hausse de 40 % depuis janvier.
Le collectif s’inquiète désormais du projet de loi sur le logement abordable porté par le ministre du Logement Guillaume Kasbarian. Ce dernier veut notamment permettre aux communes qui ne sont pas parvenues à atteindre leur quota de logements sociaux à construire des logements intermédiaires (LLI)
Or, selon le CAU, « les loyers des LLI sont fréquemment de 1 500 voire 2 000 euros ». Le collectif voit à travers ce projet de loi une attaque contre le logement social et très social.
Claire Lemonnier (avec AFP)
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