Logements neufs : « la faiblesse de l’offre pèse sur le volume des ventes » (FPI)
+12,8 % pour les ventes de logements neufs
« L’année 2020 était une mauvaise année pour les ventes de logements neufs, avec une baisse des volumes de près d’un quart par rapport à 2019 », a commencé par rappeler Marc Villand, président de la FPI Île-de-France. Au premier trimestre 2021, les ventes de logements neufs ont en revanche progressé de 12,8 % par rapport à un an plus tôt.Marc Villand souligne cependant que « cette inflexion est à prendre avec prudence ».
En effet, le T1 2020 enregistrait -30 % par rapport au T1 2019, et les volumes du premier trimestre 2021 restent nettement inférieurs à ceux des années précédentes. « On ne constate pas de rattrapage des ventes perdues en 2020 », note le président de la FPI Île-de-France. « Le premier trimestre 2021 profite d’une forte dynamique des ventes en bloc (+57,1 %), qui contraste avec la faiblesse du rebond des ventes aux particuliers (+6,9 %), notamment l’accession à la propriété », précise-t-il.
« En réalité, les ventes de logement neuf ne reviennent qu’à leur niveau de 2016. La faiblesse de l’offre pèse sur le volume des ventes », résume Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI France.
La problématique des permis de construire
D’après les chiffres de la FPI, les permis de construire de logements collectifs se contractent de près de -25 %, soit une perte de 57 000 logements autorisés en 1 an. De plus, la fédération indique que sur la même période, les mises en chantier de logements collectifs baissent de -4,6 %. Ainsi, au premier trimestre 2021, seuls 43 400 logements collectifs ont été mis en chantier (et 39 500 au T1 2020). La FPI note également que les mises en chantier des logements individuels groupés baissent d’environ 400 unités entre le T1 2021 et le T1 2020.
« La forte baisse des permis de construire suite à la longue période des élections municipales et la crise sanitaire peine à se résorber », s'inquiète la FPI.
Une véritable crise de l’offre
« Les promoteurs vendent moins de logements non pas parce que les clients leur font défaut, mais parce qu’ils peinent à en produire, faute de permis de construire et de foncier », explique la fédération. En effet, depuis 2018, l’offre commerciale poursuit sa baisse continue. Elle se rapproche même d’un « nouveau minima symbolique », à savoir 80 000 lots à la vente. Alors que le nombre de mises en vente stagnent (+0,9 % par rapport au T1 2020), le volume de logements collectifs en projet n’a quant à lui jamais été aussi bas depuis 2012.
La FPI appelle donc à mettre en regard ce début de pénurie à l’évolution des permis de construire. Elle note ainsi : « Dans le collectif, les collectivités locales en ont délivré 15,2 % de moins au T1 2021 qu’au T1 2020, pourtant affecté par le premier confinement, et 24,5 % de moins sur les 12 derniers mois que sur les 12 mois précédents ».
Alexandra François-Cuxac conclut : « C’est toute une filière qui est en difficulté alors qu’elle pourrait être un formidable vecteur de croissance économique, de progrès social et de développement durable. Les pouvoirs publics doivent à tout prix enrayer cette crise avant qu’elle ne fasse de gros dégâts pour des années ».
Marie Gérald