Logement : une hausse des permis de construire face à la RE2020 ?
De fin novembre 2021 à fin janvier 2022, les chiffres du ministère de la Transition écologique enregistraient une reprise de la construction de logements tant du côté des permis que des mises en chantier. Toutefois, le bilan de fin février dernier publié ce mardi 29 mars s’avère plus mitigé.
+ 10,1 % des permis de construire de décembre à février
Ainsi, sur tout l’Hexagone, la délivrance des permis de construire était au beau fixe de décembre 2021 à février 2022. Le nombre à cette période dépasse de 10,1 % celui des trois mois précédents, alors marqués d’une baisse de 0,8 %. Il reste supérieur de 11,9 % au cumul des douze mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020).
Ce boom serait porté par les autorisations en logements individuel accordées en février 2022, issues de demandes de permis déposées en décembre dernier, à l’approche de l’application de la RE2020 au mois de janvier. « Un phénomène similaire s'était produit en février 2013 au moment de l'application de la réglementation thermique 2012 », commente ainsi le ministère.
Au total, de mars 2021 à février 2022, 484 000 logements ont été autorisés à la construction. Soit 93 700 de plus qu'au cours des douze mois précédents, ce qui représente une croissance de 24 % entre ces deux périodes.
Même face à ce comparatif, les permis de construire en logement individuel dominent aussi bien en purs (+31,9 %) qu’en groupés (+31,3 %). La progression du côté des logements collectifs reste présente, mais reste plus modérée, davantage chez le collectif en résidence (+5,2 %) qu’ordinaire (+20,9 %).
Léger repli des mises en chantier
Si les permis de construire sont en forme, le constat est plus modéré du côté des mises en chantier, qui reculent de 3,3 % de fin décembre à fin janvier. Et ce alors qu’une embellie de 2,6 % avait été observée de septembre à novembre.
Cependant, les 390 700 logements mis en chantier, comprennent 44 200 de plus (+ 12,8 %) par rapport à la moyenne des douze mois précedents (mars 2020 à février 2021). « Toutefois, la période antérieure était particulièrement basse car elle incluait le premier confinement où les autorisations avaient fortement reculé et de nombreux chantiers n’avaient pas pu démarrer », nuance le ministère.
Il n'empêche que le niveau reste proche (- 0,3 %) de la moyenne des douze mois précédant le premier confinement.
Sur le total, la progression des mises en chantiers est majoritairement plus forte dans l’individuel pur (+ 20,5 %) et en résidence (+ 20,1 %), suivis par les logements collectifs ordinaires (+ 9,1 %) et les logements individuels groupés (+ 1,9 %).
Virginie Kroun
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