Logement : -7 % des permis de construire entre février et mars
C’est le même refrain depuis des mois : les permis de construire dans le logement poursuivent leur décrue. Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires le confirmait fin 2022, fin février 2023, et l’affirme de nouveau ce vendredi 28 avril.
Sur un an, les permis sont en chute de 11,5 % fin mars, avec 441 400 logements autorisés, soit 57 700 en moins qu’au cours des 12 mois précédents. Ils régressent également de 4,1 % par rapport au niveau des douze mois cumulés précédant la crise sanitaire, entre mars 2019 et février 2020.
Sur le mois de mars, le repli est toujours présent, atteignant 31 700 autorisations (-7 % par rapport à février). Et la régression est encore plus forte par rapport aux niveaux d’avant-crise (-18 %).
Un déclin moins fort dans le logement collectif et en résidence ?
Nouvelle rassurante : le premier trimestre 2023 note un rebond des permis de construire de 12,6 % par rapport aux trois mois précédents, alors marqués d’un essoufflement des autorisations (-29,9 %). Toujours trimestre par trimestre, le déclin des permis en logement individuel est moins fort entre le T4 2022 et le T1 2023 (-0,3 % après -4,4 %).
Cependant, comparées à leur moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire, les autorisations de logements individuels sont en dessous de 17 %. Les 166 100 logements autorisés entre avril 2022 et mars 2023 sont aussi moins nombreux que les unités autorisées sur les douze mois précédents (63 300 en moins, -27,6 %) et en dessous de 10 % des valeurs d’avant-crise.
« Les logements individuels purs auraient diminué de façon plus importante (- 32,5 %) que les logements individuels groupés (-13,8 %). Cette baisse importante est due au nombre exceptionnellement élevé d'autorisations de logements en début d'année 2022 », précise le ministère de la Transition écologique.
En logements collectifs ou en résidence, fortement touchés par la hausse exceptionnelle des autorisations en août, le rebond est cependant plus notable (+22,8 % après -42 %) entre le T4 2022 et le T1 2023. 5 600 logements de plus (+ 2,1 %) ont même été autorisés entre avril 2022 et mars 2023, par rapport aux douze mois précédents. Une explosion davantage portée par les logements en résidence (+ 12,3 %) que les logements collectifs ordinaires, qui stagnent (+ 0,1 %).
En revanche, les chiffres de mars diminuent de 10 % par rapport à février et de 18 % à ceux d’avant-crise.
Les mises en chantier continuent de reculer par rapport aux performances d’avant-crise
Les mises en chantier, de leur côté, sont dénombrées à 28 200 en mars dernier, « soit un niveau proche de celui estimé pour les six derniers mois, mais inférieur de 11 % à la moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire », lit-on dans la conjoncture ministérielle.
Certes, les mises en chantier progressent d’1 % entre février et mars. Mais cumulés sur douze mois, les chiffres enregistrent 359 200 logements commencés. Le repli est non négligeable, que ce soit comparé aux douze mois précédents (-8,3 %) comme aux douze mois précédant la crise sanitaire (-6,8 %). Au cours des trois derniers mois, le repli est de 6,8 % face au bilan du quatrième trimestre 2022, période à laquelle une légère hausse a été notée (+ 1,8 %). Et la baisse se constate aussi bien en logement individuel (-7,1 %), qu’en résidence (-6,4 %).
D'avril 2022 à mars 2023, les ouvertures de chantier en logement individuel déclinent de 11 300 unités (-6,8 %), pour un total de 155 600 logements commencés. La baisse est à peu près similaire entre les logements individuels purs et les logements individuels groupés (respectivement -6,6 % et -7,2 %).
Il en va de même côté logements collectifs ou résidences, avec une diminution des mises en chantier de 21 200 unités (-9,4 %) sur les douze derniers mois par rapport aux douze mois précédents. La régression se vaut aussi bien entre les logements collectifs ordinaires (-9,7 %) et les logements en résidence (-8,1 %).
« Les ouvertures de chantier de logements individuels resteraient 8 % inférieures à leur moyenne des douze mois précédant le premier confinement, celles de logements collectifs ou en résidence seraient inférieures de 14 % à cette même référence », constate le ministère.
Conclusion : la crise du logement neuf continue de préoccuper, que ce soit au niveau du gouvernement, mais aussi récemment du côté du Medef qui appelle l’État à en faire une priorité et de la FFB, qui craint derrière une perte d'emplois.
Virginie Kroun
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