Les Français plus favorables à la maison individuelle qu’à la densification (étude)
Dans le cadre de l’élection présidentielle, le réseau Procivis et Harris Interactive ont mené une étude pour mieux cerner les préoccupations et attentes des Français concernant le logement. Cette enquête a été menée le 10 avril 2022 auprès d’un échantillon de 7 171 personnes de plus de 18 ans représentatives de la population française.
L’attrait de la maison individuelle
Contre toute attente, les résultats montrent que les Français sont nombreux à penser qu’il faudrait construire davantage de maisons individuelles dans les communes rurales et petites villes pour répondre à la crise du logement. Il s’agit d’une solution pour plus de la moitié des répondants.
Dans son analyse, le réseau Procivis constate que les Français ne semblent pas prêts à renoncer à la maison individuelle, qui reste un rêve pour nombre d’entre eux. Il faut dire que depuis le premier confinement, le désir d’espace et d’extérieur s’est accentué. Une tendance qui va à l’encontre des objectifs gouvernementaux, alors que la loi Climat et Résilience institue le principe du Zéro Artificialisation Nette (ZAN).
À l’inverse, les Français ne semblent pas emballés par l’idée de densification des métropoles, puisque 37 % pensent qu’il ne faudrait pas construire davantage dans les grandes villes ni y loger plus de gens. 19 % se prononcent en revanche pour la surélévation des immeubles existants.
Les solutions avancées pour faire face à la crise du logement. Crédit : Procivis/Harris Interactive
Autre pourcentage révélateur : 39 % des Français ne font pas confiance à l’État pour agir en matière de logement. À l’inverse, 74 % font confiance aux communes. Procivis note que ce pourcentage est plus élevé parmi les habitants de communes rurales que chez les citadins.
Dans le détail, les Français sont une majorité à penser que les missions de construction (délivrance de permis de construire, définition des terrains éligibles…) et la gestion des logements sociaux (conditions d'attribution d'un logement social) doivent revenir aux communes. Ils sont en revanche plus mitigés concernant les conditions d'attribution de certains avantages financiers visant à faciliter l'accès à la propriété (prêts à taux zéro, crédits d'impôts), ne sachant pas qui devrait les gérer.
Plus de confiance envers les communes qu'envers l'État. Crédit : Procivis/Harris Interactive
Hausses de prix : une réelle inquiétude
Également interrogés sur les conséquences de la guerre en Ukraine sur la hausse des prix, 87 % des répondants se sont dit inquiets des hausses de prix des énergies (gaz, électricité, carburants…). Côté logement, 82 % redoutent la hausse des prix des matériaux utilisés dans le bâtiment, et 63 % une augmentation des prix de l’immobilier et des loyers.
Les inquiétudes sur les hausses de prix. Crédit : Procivis/Harris Interactive
De fait, 80 % des Français estiment qu’il est prioritaire que l’État régule le prix de l’électricité et 76 % le prix du gaz. Parallèlement, plus de la moitié de la population (53 %) pense que des mesures sur le prix des loyers devraient être prises rapidement, contre seulement 35 % sur le prix de l’immobilier à l’achat.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock