Immobilier neuf : le marché chute, avec moins de 20 000 logements réservés
Selon les dernières données publiées par le ministère de la Transition écologique, seuls 19 487 logements ont été réservés au premier trimestre 2023, soit une baisse de 41 % par rapport à la même période de l'année précédente.
Cette baisse marque le quatrième trimestre consécutif de diminution des réservations et place même le chiffre en déça de celui du deuxième trimestre 2020, période marquée par le confinement lié à la pandémie.
Une offre en panne
Les promoteurs immobiliers font face à un contexte économique particulièrement sensible, confronté à la hausse des coûts de construction et aux difficultés d'accès au crédit pour les acheteurs potentiels. Une situation tendue qui a poussé six fédérations patronales du secteur a interpellé Emmanuel Macron à travers une lettre ouverte, réclamant un « électrochoc », pour relancer la production de logements neufs.
« C’est une catastrophe. Nous avons enregistré une baisse de 41 % par rapport aux chiffres de 2022, qui étaient déjà mauvais », a réagi Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). Il exprime ses craintes quant aux conséquences graves que cette situation pourrait avoir sur les entreprises et l'emploi dans le secteur immobilier. Selon lui, dans les prochaines semaines, « de nombreuses entreprises pourraient faire appel à l'aide en raison de la dégradation rapide de la situation ».
Les mises en vente, qui représentent la nouvelle offre des promoteurs immobiliers, ont également connu un déclin, avec une baisse de 9 % par trimestre et de 15 % sur un an. Par conséquent, le nombre de logements neufs disponibles à la vente dépasse actuellement les 123 000, une tendance à la hausse constatée depuis le début de l'année 2022.
« C’est complètement fou, cela signifie que nous sommes en panne. Nous avons déjà une offre limitée, et celle que nous avons ne se vend pas », affirme le président de la FPI.
La chute des réservations concerne aussi bien les appartements, qui constituent le cœur de métier des promoteurs, que les maisons. Elle touche tous les types de territoires, mais est particulièrement préoccupante en zone B1 (-48 %), correspondant aux grandes agglomérations telles que Bordeaux, Strasbourg, Rennes ou Nantes, ainsi qu'à la périphérie des villes fortement tendues comme Lyon et Lille.
Marie Gérald (Avec AFP)
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