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Entre passé et présent, Qualitel présente son baromètre du logement

Publié le 10 octobre 2024

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Les 50 ans de Qualitel ajoutent une autre dimension à son dernier baromètre. Pour cette 8ème édition, l’association explore l’évolution de la qualité du logement et sa perception par les différentes générations de Français. Premières étapes de ce voyage dans le temps : le passé et le présent, commentés par Qualitel mais aussi la FPI, l’ADIL, l’USH, ainsi que l’UNSFA.
Entre passé et présent, Qualitel présente son baromètre du logement - Batiweb

Qualitel fête ses 50 ans ! Un anniversaire marquant pour l’association, fondée en 1974 à l’initiative de Christian Bonnet, secrétaire d’État au logement de l’époque. Son président actuel, Bertrand Delcambre, en a profité pour faire une rétrospection sur ses actions, en terme d’amélioration des conditions et critères du logement en France. 

« Cet anniversaire est également l'occasion de dévoiler les résultats de la 8ᵉ édition du baromètre Qualitel, une initiative que nous menons en collaboration avec Ipsos », évoque-t-il. 

La présentation commence avec un chiffre : les Français occupent en moyenne 6,1 logements au cours de leur vie

Le logement de notre enfance, un indicateur d’évolution en termes de qualité et de confort 

 

À préciser que pour cette édition 2024, 4 200 Français ont été sondés. Toutes les classes d’âge sont représentées, des 18-24 ans aux 65 ans et plus. L’opportunité pour Qualitel d’explorer les écarts de critères entre les générations, en matière de logement. Rien que pour les difficultés rencontrées dans le parcours résidentiel, les 25-49 ans placent en premier lieu l’espace du logement (35 %), tandis que les 50 ans et plus se plaignent plus d’un logement mal insonorisé (37 %)

La baromètre interroge également les répondants sur le logement de leur enfance. On découvre ainsi que si 67 % des 25-34 ans avaient des fenêtres double-vitrage dans leur foyer, ce n’était le cas que pour 12 % des plus de 65 ans et plus. 15 % seulement de cette classe sénior se rappellent de murs de combles isolés, contre 57 % des jeunes actifs. 6 % des 65 ans et plus ont habité un logement équipé d’un interphone ou digicode, face à 34 % des 25-34 ans. 

Même pour la présence de commodités basiques telles qu’une douche, l’écart est présent, concernant 74 % des 25-34 ans et 51 % des 65 et plus.

Parmi les progrès qui ont marqué les sondés, le double vitrage (56 %), l’isolation thermique des logements (50 %) et l’isolation acoustique (45 %) sont les trois plus cités. Il y a également des équipements et services dont bénéficiaient les sondés et dont ils regrettent la disparition, tels que les gardiens d’immeuble (17 %) et ou des caves dans les construction récentes (12 %). Progrès que les répondants vivent comme une régression : les WC donnant directement sur des pièces de vie. 

La perception de la qualité du logement varie également selon l’âge. Ainsi, sur une moyenne de satisfaction de 6,9, celle-ci baisse à 6,4 chez les 18-24 ans et monte à 7,4 chez les 65 ans et plus

« Cela monte de manière linéaire, progressive, mais avec une accélération forte quand même à partir des 50 ans et plus », détaille Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos. Ces derniers vivraient « dans des logements de meilleure qualité, aussi plus grands et mieux isolés », ce qui n’est pas le cas des plus jeunes interrogés, exposés à une plus grande précarité. 

Le domicile, un véritable cocon aujourd’hui 

 

Toutes les générations confondues s’accordent sur une chose : le domicile est devenu un cocon (80 %). L’effet Covid est passé par là, car selon le baromètre Qualitel 2024, 79 % des répondants se préoccupent du bien-être que leur habitat leur procure, quitte à prendre sur le budget loisirs ou vacances. 

Avoir plus d’espaces est une motivation majeure pour déménager, aussi bien chez les locataires (41 %) que les propriétaires (41 %) sondés. 

Si louer présente une certaine liberté pour 44 % des 25-49 ans du panel, dont celle de changer de logement (73 %), accéder à la propriété demeure important pour 82 % des sondés de cette tranche d'âge. Et ce, en majeur partie pour des raisons financières (96 %), car l’idée de ne plus payer de loyer est mentionné comme premier motif (56 %), devant la sécurité financière (48 %) ou l’envie d’investir (39 %). 

De l’espoir pour le parcours résidentiel ? 

 

Toutefois, en cette crise du logement, l’accès à la copropriété devient plus inaccessible. Pascal Boulanger, président de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), pointe entre autres du doigt de trop grandes exigences en matière de qualité des logements neufs : « Le mieux est devenu l'ennemi du bien. On va faire des logements parfaits que plus personne ne pourra acquérir ». Surtout avec la dernière flambée des taux d’intérêts, qui tendent à désolvabiliser les ménages, estime M. Boulanger.

En témoigne la baisse de sollicitation des primo-accédants auprès de l’Agence nationale pour l'information sur le logement (ANIL). L’organisation observe depuis cette crise résidentielle « 17 % de simulation financière en moins et 40 % de questions juridiques en moins », rapporte Roselyne Conan, directrice générale de l’ANIL. Certes, il y a une « crise, mais je pense qu'on a quand même des solutions », nuance-t-elle, entre le parc vacant et le bail réel solidaire. 

Même pour le logement social, qui concentre 2,7 millions de demandes et où l’offre semble bloquée ? D’autant que les revenus de nouveaux demandeurs montent à 1 500 €, voire 2 000 € mensuels, observe Joachim Soëtard, directeur des Affaires publiques et de la Communication au sein de l’Union social pour l’habitat (USH). En outre, en 2017, le loyer de solidarité - qui peut être demandé aux ménages dont les revenus dépassent de 20 % le seuil maximum d’attribution d’un logement social - a été réduit. Ce qui a impacté le chiffre d’affaires des bailleurs sociaux d’ « 1 à 1,5 milliard d’euros par an », chiffre M. Soëtard. 

Pour autant la conjoncture économique actuelle n’est pas une raison de sacrifier la qualité du logement, selon Laure-Anne Geoffroy-Duprez, présidente de l’Union des architectes (UNSFA). « Il faut effectivement rééquilibrer les choses pour ne pas construire les logements que les gens ne pourraient pas acheter, et à la fois garder impérativement un objectif de qualité » expose-t-elle. De plus, il « ressort de ce baromètre, un message important. La rénovation énergétique est un enjeu sociétal important, mais à travers ça, c'est l'occasion d'améliorer d'autres points, l'amélioration acoustique, etc.», approfondit Mme Geoffroy-Duprez. 

L’espoir s’affiche aussi dans le discours d’Antoine Desbarrières, directeur de Qualitel. « Un ministère du Logement de plein exercice, montre que le pouvoir politique a pris conscience de ce point », pense-t-il. «  Deuxième point qui me semble essentiel aussi », c’est que la qualité du logement « a évolué, a progressé, s'est adaptée aussi aux mode de vie », souligne M. Desbarrières.


Virginie Kroun 
Photo de une : V.K 

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