Chauffage au bois : la filière sous pression après deux baisses successives
En décembre 2024, le gouvernement Barnier a annoncé une réduction de 30 % des aides à l'installation d'appareils de chauffage au bois, s'ajoutant à une diminution similaire survenue en avril de la même année.
Ainsi, en huit mois, ces subventions ont été réduites de moitié, suscitant des inquiétudes parmi la filière, dont la Fédération des Industries du Bois (FIPC), Propellet et le Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse (SFCB).
Ils soulignent que le chauffage au bois, notamment le granulé, est pourtant reconnu pour ses avantages environnementaux et économiques. Avec une émission de près de 30g de CO2 par kWh et un coût oscillant entre 5 et 7,5 centimes d'euro par kWh, cette source d'énergie constitue une alternative compétitive face aux énergies fossiles et à l'électricité.
Plus de 60 parlementaires, issus de divers horizons politiques, ont également alerté sur les conséquences potentielles de cette réduction des aides, notamment en ce qui concerne le pouvoir d'achat des ménages. Ils estiment que cette mesure pourrait freiner la transition énergétique en diminuant l'incitation à adopter des solutions de chauffage écologiques.
Le rôle du « bouclage biomasse » dans cette décision
Cette décision s'inscrit dans le cadre du « bouclage biomasse » élaboré par le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), qui privilégie l'utilisation de la biomasse pour la décarbonation industrielle au détriment du chauffage résidentiel.
Cependant, les professionnels rappellent que les granulés sont des produits issus de résidus de l’industrie forestière, tandis que le bois bûche valorise des matériaux difficilement utilisables autrement.
Les organisations professionnelles appellent le nouveau gouvernement Bayrou à reconsidérer cette décision et à engager une concertation approfondie pour définir un mix énergétique adapté aux défis actuels. Elles plaident pour la promotion des appareils de chauffage au bois performants, capables de remplacer les énergies carbonées et de soutenir le pouvoir d’achat des ménages.
Marie Gérald
Photo de une : Adobe Stock